L’oiseau de craie rose
traverse le plafond
un cheval marin blesse
les murs de ses sabots
d’argile bleue
et les rires en créneau
découpent des dentelles
dans le tissu de l’air
trame délicate
de l’enfance jouée
où la larme vaut
un baiser de colle
blanche un mot précieux
au fond de la poche
trouée
On a jeté la pièce
qui tinte sur le dallage
on a semé des cris
avec les oiseaux en maraude
on a lancé des crachats
vers le soleil
qui ne s’en émeut pas
et quand le jour repose
au creux de la paume
comme un œil de bœuf
fraîchement arraché
on retient à grande douleur
une envie de pleurer
L’oiseau de craie rose
en poussière est tombé
mais on entend son chant
retentir encore sur la ville
et les têtes penchées
dans la double absence
de ce qui fut
et de ce qui est
tremblent à l’idée de se retourner.
Réminiscence nostalgique du pays de l'enfance.....Les images dessinées ici, évoquent la flamboyance du fauvisme ...la légèreté dansante des trois premières strophes accentuent la pesanteur de la chute dans la dernière strophe...Dans la "double absence de ce qui fur et de ce qui est", un poème arrive à se glisser...Il est la vie!
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