Dans la nuit
Qui se refermait comme
Un voile
Les odeurs de bruyères
Détrempées d’herbes cramées
Et de poussière à
Présent morte
Parvenaient encore
Jusqu’à la lisse
Collante aux paumes et
Aux coudes
Il allait sur le pont
Gras le regard
Happé par les
Lèvres d’écume
Fugitives
La tête fouaillée
Par le vent qui
Soufflait depuis
La terre avec
De maigres cris
D’oiseaux invisibles
Déjà
La cabine sans
Hublot bour-
Donnait comme
Un ventre
La créosote emportait
Les rêves dans
Sa poigne dure
Et quand la nuit
Fut épuisée il
Se réveilla
Plus léger et ravi
Qu’un enfant
belle plume sur la commode une femme qui aime aussi l'écriture la plume l'encre et ses chemins de traverses
RépondreSupprimer225-B....Ce poème est un passage, un passage entre deux univers.Par un effet, en forme de travelling arrière, le bateau ne semble pas prendre le large, c'est la terre qui s'éloigne...Elle envoie les sensations vives que perçoit l'homme, les odeurs d'herbe, le vent de terre, les cris des oiseaux. Cette terre semble en déshérence,abandonnée avec ses « bruyères détrempées », « herbes cramées », les « maigres cris des oiseaux invisibles ». L'homme est entre deux univers celui de cette terre qu'il quitte et celui du bateau. La mer l'appelle par ses « lèvres d'écume », jolie trouvaille soit dit au passage. La maitrise de maitre Pittau pour traduire une ambiance, en un concentré de mots trouve sen emploi. L'atmosphère qui imprègne le bateau est lourde,grasse, huileuse,collante. L'art du poète réussit à nous faire sentir combien cet univers « pègue ». L'homme plonge dans la cabine matricielle du bateau au bois créosoté. Au matin, il n'est plus que dans ce seul univers marin « plus léger et plus ravi qu'un enfant » ...Les rêves, laissés derrière lui, emportés par « la poigne dure » font place à une réalité tangible.
RépondreSupprimerMerci. Et bienvenue... :)
RépondreSupprimerNo man's land en quelque sorte, c'est ça ? Bien possible en effet.
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