D’un seul coup de
Bêche il avait
Coupé sec le
Corps en deux tronçons
Presque égaux
Avant de l’ensevelir
Au pied du poirier
Qui fleurissait
Une année sur
Trois
Qui fleurissait
Une année sur
Quatre
Qui fleurissait
Encore
Il avait humé
L’air de cet avril
Briqué jusqu’aux racines
Puis bu la lumière
Dont la tiédeur
L’avait envahi
(Gorge estomac
Bas-ventre vibrant)
Comme un verre
De sang frais
Et lorsqu’il avait piétiné
La tombe étroite
De ses godasses
Pesantes boueuses
Croûteuses d’excréments
Un lézard avait
Fusé le long de sa
Colonne vertébrale
Une envolée de
Martinets
Jeta son ombre
Fugace
Sur le jardin
Sur les arbres
Bourgeonnants sur
Les pissenlits
Déjà humides
Sur la terre
Grasse et le gravier
Affleurant
Un clou vif
Au fond
De chaque œil
Il sentait la
Nuit s’émietter entre
Ses doigts
Comme un biscuit
Touchée...coulée..
RépondreSupprimerFrancisco Pittau signe un poème violent, voluptueux, sauvage, primitif. Il ne le dit pas mais le lecteur peut penser que l'homme enfouit le fruit d'un infanticide. Cet être frustre aux « godasses crouteuses d'excréments » commet le forfait pour « l'amour de Marie . Cet amour, probablement sans retour,se confond avec celui de la nature Il est animé d' une passion charnelle fusionnelle, jalouse, possessive, rien ne doit affecter Marie. Son œuvre d'enfouissement, il la vit avec une extrême jouissance. Elle l'envahit, « gorge, estomac, bas ventre vibrant ».... « comme un verre de sang frais ». Dans ce poème, l'auteur fait souffler une poésie vive, sensuelle. Elle atteint le lecteur, dans ses intimes émotions, la violence qu'il contient en est renforcée. Il n'y a pas de lézard, c'est du Pittau et du bon...en veine , le gaillard....
RépondreSupprimerC'est très sombre (rien à voir avec la fois où j'ai senti la nuit s'émietter comme un biscuit parce qu'il y avait des miettes dans les draps).
RépondreSupprimer:)
RépondreSupprimerInfanticide ? Comme vous y allez ! Il enterre un hérisson mort peut-être...
RépondreSupprimerEssayez avec des gaufrettes molles, ça agace moins. :)
RépondreSupprimerRien à dire. La poésie comme la danse échappe au commentaire.
RépondreSupprimer…………… :)
RépondreSupprimerPourquoi tronçonner le corps ? Étroitesse du trou ? :)
RépondreSupprimerGlup. (Beau)
RépondreSupprimerc'est glauque, moche, nul...M.C
RépondreSupprimerMerci, Francesca.
RépondreSupprimerEn tout cas, c'est courageux de signer avec des initiales. Merci tout de même d'être passé. :)
RépondreSupprimerBrutal.. mais beau, le clou vif dans l'oeil...
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