L’enfant louvoie
Entre deux rêves
La fenêtre ouverte
Sur la fraîcheur
Mouillée de la nuit
La fenêtre ouverte
Sur le silence
Serré
La fenêtre ouverte
Sur le vide infini
De la campagne
Et le froissement
Des voix
Balayées par la clarté
Des lampes
Dans les villages traversés
La fenêtre ouverte
Sur les vies recluses
Dans des coffres
De briques
La fenêtre ouverte
Sur le vent bu
D’un trait de gorge
Tandis qu’au loin
Monte le frisson
D’un train lancé
Sur ses roues
Scintillantes
L’odeur du ciel
Emplit la narine
Et ressort buée
Fantôme
Et disparaît
En un souffle
Que l’ombre
Ne retient pas
Le cuir de la banquette
Crisse
La rosée s’agrippe
Aux paupières
Le monde est là
Le monde n’est pas là
Le monde est un fil
De coton perlé
Que suit l’enfant
Aux yeux clos
jeudi 14 novembre 2013
Le long voyage
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« l'enfant louvoie » sur la route de sa vie , il somnole, son esprit bat la campagne avec la prescience du vide infini qui s'étend devant lui, il rêve, des possibles se dessinent.Francesco Pittau nous le fait voir ce môme affalé sur la banquette, « les yeux clos », nous sommes attendris par ce spectacle de l'innocence qui serait celui du monde de l'enfance . Pourtant, le gamin sait de toutes ses fibres que « Le monde est là,Le monde n’est pas là»
RépondreSupprimerD'un coup de patte poétique, l'air de ne pas y toucher, le poète dessine en creux , la tragédie de la vie.Le petit homme est embarqué dans les flots plus ou moins paisibles de l'existence, il va se reclure , plus ou moins fortement, en un « coffres de briques » et de brocs, dans l'instant «Le cuir de la banquette .. Les rêves vont se faire utopies ou chimères, se tapir tout au fond de lui, se faire « fantômes buées » , parfois de bons rêves deviennent source de vie, d'autres s'estropient, la vie boite, d'autres encore ressurgissent en des moments bilans. « Le monde est un fil de coton perlé » drôlement emberlificoté. Il faut écouter le poète « laisser ouverte la fenêtre sur la fraîcheur mouillée de la nuit... »
Quand on aime, il faut le dire, chacun à sa manière. La mienne est ici : http://youtu.be/XEtx0PpZxFc
RépondreSupprimerDame Carole, je m'incline, subjugué par votre lecture!
RépondreSupprimerMerci, Carole c'est une très jolie surprise. Et quelle voix vous avez !
RépondreSupprimerToujours le microscope Verroust.
RépondreSupprimerCe fut un plaisir pour moi, cher Francesco, votre écriture, c'est du nanan, elle se laisse boire à plein gosier :)
RépondreSupprimerMerci, Monsieur Verroust, je suis touchée. Je lis souvent vos analyses sensibles des poèmes de notre hôte. Vous êtes un interprète vous aussi...
RépondreSupprimerMagique.
RépondreSupprimerEt (superbement) dit par Carole, encore plus magique.
Merci ! :)
Oh oui ! très bien lu... :)
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