Franchissant la barricade des nuages
l’haleine de la neige retombait sur la ville
l’air était poudreux les ruelles serrées les lampes
souffreteuses dans les tremblements de l’alcool
Les maisons crispées autour d’une bouche carrée
montaient dans la nuit avec les miaulements
des chats ébouriffés avec les voix traînantes
et les syllabes qui se nouaient en boules rauques
Les lumières clignotaient les vitrines brûlaient
une ombre de saumure et de brioche tiède
guidait tes pas vers les rues en cascades
où des jardins apparaissaient comme des murmures
Il suffirait de rien pour revenir là-bas
entre le froid et les forêts foudroyées
entre les lourds tramways et les cyclistes légères
entre les arbres tétanisés et le port pétrifié
Il suffirait de peu pour écraser encore craintif
l’herbe gelée des squares et poser le pied
sur la terre si dure qu’elle perd la trace
de ceux qui l’ont arpentée
RépondreSupprimerÉtonnant et puissant diaporama mémoriel qui se déroule en images fortes sous le « tremblement de l'alcool »...Les jardins se font « murmures » , les odeurs, des ombres de saumure et de brioche dorée. Les miaulements des chats s'enrouent. L'haleine de la neige, la barricade des nuages plantent une atmosphère brumeuse « dans les ruelles serrées et les maisons crispées ». Pourtant tout invite à y déambuler. l'envie d'y retourner hante le narrateur. Il suffirait d'un rien, pour qu'en catimini, on suive les traces du poète pour entrevoir « entre les lourds tramways », « les cyclistes légères » . Hélas , elles se perdent si vite,ces traces.....Francesco Pittau ose des associations sémantiques qui font surgir une peinture très visuelle en apparence mais où silence, bruits, odeurs sollicitent les sens...Elle vit. Qu'en penses tu , Bruegel ?
Breughel, m'sieur Verroust, j'ai vraiment rien contre. Le rapprochement me flatte.
SupprimerBon voyage, M'sieur Pittau, à Malmö débarquez sans naufrage et revenez si la ville vous plaît!!! ;)
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