Tout au fond de la chambre
Trouée par le va-
Cillement de la flamme
D’une bougie la
Femme dormait à plat dos
Doigts entre-
Croisés sur sa poitrine
Affalée la bouche ni
Souriante ni fâchée ni fermée ni
Ouverte ni
— juste une ligne
Taillée dans son
Visage clos
Une odeur de lilas
Traversait le rocher
Et les voix émiettées
Par l’épaisseur des murs
Se perdaient en
Syllabes impossibles
La chaleur de l’été
Approchant s’égarait
Dans les recoins
Inertes de la maison
“Fais pas l’enfant
Avance touche-lui
La main elle mord
Plus”
Mais il restait
Immobile pétrifié
Par l’envie d’expulser
Un long serpentin
D’urine
Ca me fait penser à la scène avec Paulette Dubost dans Milou en mai.
RépondreSupprimerJ'aime bien la série de "ni" là ! (et le texte aussi, bien sûr)
RépondreSupprimerj'ai lu au début que c'était la femme qui était trouée ... et c'est très fort cette image avant de savoir la suite.
RépondreSupprimer@Moons. Possible mais j' l'ai jamais vu jusque-là... faut dire que Louis Malle et moi, on fait pas la paire.@Ch. Sanchez. Merci. Ni ni... j'en connais une qui aurait vu ça elle aussi.@kouki. Grazie mille... :)
RépondreSupprimerYep, Ni Ni ! :0)Un autre sommeil, Monch', donc... Oh, ces voix émiettées... Très joli.(Elle mord plus, t'es sûr ?)
RépondreSupprimerFunèbre Pompée...
RépondreSupprimerLes cils de la flamme créés par le rejet...
RépondreSupprimerforte suggestion... je vois ici la fin de l'histoire précédente : la toute fin.
RépondreSupprimerEt toujours le corps qui dit tout ou beaucoup de ce qui ne peut être exprimé.
RépondreSupprimerMoi petite, je me souviens, une vieille femme avec un bonnet blanc, couchée tout pareil. Mon arrière-grand-mère, le genre de personnes mystérieuses qu'on ne connait que dans les souvenirs des autres. Ca ressemblait à ça.
RépondreSupprimer@Sophie. Non, elle mord plus. Enfin, j' crois. :)@Vinosse. Tu es le César du commentaire.@la bacchante. Ah ben, si j' m'attendais à vous voir ici !@carole. En même temps, les circonstances sont très différentes. Mais dans l'absolu...@Frederique. Ouais, sans doute. Probable.@Virgine. Bonjour... Oui. Je crois que ça ressemble toujours un peu à ça.
RépondreSupprimerMoi aussi j'aurais eu envie de pisser ! Oh oui !
RépondreSupprimercelui-là est pas mal du tout
RépondreSupprimerla bouche taillée....je trouve que ça dit toutj'ai dernierement connu cette roideur de pierre...
RépondreSupprimerTout comme Mu, je suis saisie par cette bouche "ligne taillée", mais aussi par les syllabes émiettées et le long serpentin d'urine. Ces moments forts, disséminés dans le poème en assurent la liaison visuelle et créent le tableau dans son entier.
RépondreSupprimer@Dominique Boudou. J' comprends... c'est le p'tit escalier après le tournant.@gmc. Si vous l' dites, j' veux bien l' croire.@Mu LM. C'est l'impression que j'ai eue.@FM. Vous êtes là ? J' croyais qu' vous aviez pris le large dans votre voilier tout blanc.Vous parlez comme une professionnelle, si j' peux m' permettre.
RépondreSupprimerBon... impossible de commenter après Frédérique M. ("Vous parlez comme une professionnelle, si j'peux"... Mouaaaaah dirait Kouki!) Bon tout est dit. Et le visuel encore qui surgit des mots...
RépondreSupprimerLa chute est efficace!
RépondreSupprimer@ ZoéUne chute presque odorante ...Mélange d'odeurs !A.L.Du côté visuel, j'aime surtout "la bouche — juste une ligneTaillée dans sonVisage clos", presque une cicatrice ...
RépondreSupprimerVais voir si aujourd'hui je peux ajouter un serpentin de sel (hier ça marchait pas, Blogger)...
RépondreSupprimerOuééééééé !...Désolée.
RépondreSupprimer@Depluloin. Tout est dit. :))@Zoé. La chute est efficace ? Bon, d'accord !@Anonyme. C'est déjà ça. En fait c'est l'image centrale, donc, tant mieux.@Sophie. Vas-y, pas d' problème.@Sophie bis. Ouééééééééé ! De rien. :))
RépondreSupprimer@ Francesco : Mais je suis une professionnelle :0) Vous en doutiez encore ?
RépondreSupprimer@FM. Mais non, je n'en doute pas une seconde. Vous savez l'ouvrir à bon escient.
RépondreSupprimerQuel titre !!!(Une odeur qui traverse un rocher : un souvenir.)
RépondreSupprimerForcément en ce moment ça me parle plus que tout autre...
RépondreSupprimer@Christophe. Ouais. Et pour l'odeur, pareil.@LL. Evidemment.
RépondreSupprimerTout au fond de la chambre évoque une grande pièce, la pénibilité du chemin à parcourir jusqu'au lit, ou le regard d'un enfant. Cette chambre trouée est également évocatrice. Une trouée peut être un lieu, l'obscurité trouée par une simple flamme peut être aussi personnifiante que la mort, et la flamme la braise d'un peu de vie etc.La bouche "ni, ni, ni", ça c'est magnifique. Cette suite de négations évoque très bien la mort qui peut être la négation de la vie. Et cette femme taillée dans une chambre trouée, c'est un bel accord, inquiétant.On commence à avoir envie de pisser, ça marche, on est dans le texte.Le vivant placé dans l'odeur et la chaleur, c'est très bien utilisé je trouve.Et cette injonction rassurante, qui dit que morte elle est moins effrayante ou menaçante que vive, avec en stimuli-réponse la peur de "il" (on ne connaît pas son âge et c'est ça qui est intéressant, d'ailleurs, de pouvoir supposer qu'il n'est plus un enfant, peut-être)qu'elle se réveille "quand même" pour continuer "à mordre", c'est tout simplement magnifique.
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