Les lourds convois de l’orage fracassent l’horizon leur écho
se répercute sur les murs de la chambre où pendent les photographies
Contre les vitres minces et fraîches les rideaux halètent
comme halèteraient les poumons d’un enfant malade
Les voix enrouées par la bière l’azur épais des cigarettes la buée
grasse des respirations enrobent de moiteur la fièvre au front
Le tic-tac de l’horloge sous le calendrier décompte ses grains de riz
minutes grillées secondes cramées instants qui consument leurs molécules
Sous les épaules le skaï du canapé transpire et le plaid glisse
fourrure dont les plis dessinent des canyons pour les yeux qui s’égarent
il pleut sur le ciment de la cour il pleut sur l’eau de la citerne si sombre
il pleut sur les buissons sur les vaches sur les prairies où l’on ne marche pas
C’est la fin de ce monde l’obscur bouleversement qui roule dans ses eaux
la toile cirée les mains les lèvres blessées d’avoir tant ri et tant toussé
Ne restent que l’ombre de la fièvre et le fantôme d’une vie comme jamais vécue
se répercute sur les murs de la chambre où pendent les photographies
Contre les vitres minces et fraîches les rideaux halètent
comme halèteraient les poumons d’un enfant malade
Les voix enrouées par la bière l’azur épais des cigarettes la buée
grasse des respirations enrobent de moiteur la fièvre au front
Le tic-tac de l’horloge sous le calendrier décompte ses grains de riz
minutes grillées secondes cramées instants qui consument leurs molécules
Sous les épaules le skaï du canapé transpire et le plaid glisse
fourrure dont les plis dessinent des canyons pour les yeux qui s’égarent
il pleut sur le ciment de la cour il pleut sur l’eau de la citerne si sombre
il pleut sur les buissons sur les vaches sur les prairies où l’on ne marche pas
C’est la fin de ce monde l’obscur bouleversement qui roule dans ses eaux
la toile cirée les mains les lèvres blessées d’avoir tant ri et tant toussé
Ne restent que l’ombre de la fièvre et le fantôme d’une vie comme jamais vécue
Ce requiem s'impose comme une suite de "Il avait expiré., Il est comme un élément de ces narrations polyphoniques qui s’égrènent durant une veillée funèbre....Cette poésie/prose est construite comme un film de Bargman, les manifestations corporelles sont traduites dans l'environnement du malade., même le "skaï" du canapé transpire ..Au fracas lourd des " convois de l'orage" succède la pluie qui tombe sur les "buissons... où on ne marche pas" , le silence s'installe....C'est "la fin de ce monde" . Ne reste que l'ombre de la fièvre et le fantôme d'une vie comme jamais vécue..." Requiem in Pace !
RépondreSupprimerRequiem, je n'en suis pas sûr, mais si vous le sentez comme ça... :)
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