Au milieu de
La chambre
Si vide à pré-
Sent
Des grains de
Café brûlent
Dans la cou-
Pelle po-
Sée sur le sol
Carrelé clair
La femme passe
Ses mains entre
Les draps
Frais ami-
Donnés
Les vestons en-
Dormis
Les chemises a-
Paisées
Et hume
L’odeur ancrée
De l’absence
De la cuisine
Ne parvient
Que le sifflement
Ininterrompu
De la bouilloire
Calme débâcle:Une fois de plus, Francisco Pittau réussit l'accord parfait entre la musique du texte et son contenu. Le titre « calme débâcle » annonce la couleur/ la douleur des notes qui vont s'égrener sous l'apparente placidité des gestes quotidiens. L'absence, celle d'un enfant, d'un compagnon, parti , disparu , décédé, est suggérée par petites touches pudiques. Les expressions«Si vide à présent», «les vestons endormis, les chemises apaisées» «l'odeur ancrée de l'absence» «Ne parvient» indiquent en une antienne douce le départ d'un être cher. La femme s'affaire calmement à ranger à mettre en ordre les affaires de l'absent qui fut sa probable raison d'être. Elle a , déjà, refait le lit en un geste primitif d'espérance ou de deuil. Nous n'apprenons rien d'elle, de sa douleur, de ses sentiments, de ses tourments. Les mots nous ont dit qu'elle souffrait . Le lent requiem du poème , une douce sonnerie aux morts, semblent la bercer mais peut être est ce elle qui a retrouvé la douce quiétude de la mère ou de l'épouse, maternante, soignante, apaisante. Les grains de café qui brulent , le sifflement de la bouilloire indiquent, comme de soudains coups de cymbales, les profonds remuements intérieurs qui habitent cette femme, si calme en apparence, toute au bord d'un abîme.
RépondreSupprimerVais arrêter l'eau et m'en retourne dans les draps frais ami-donnés ... Puissant le café sur le sol carrelé blanc, dans les yeux et les narines... l'absence, c'est ça !
RépondreSupprimerConchita c'est pas tout ça !... Il faudra rentrer les poules et donner à manger aux canards... C'est bien beau la poésie mais tout de même !!!... Quoi ? c'est enregistré là ?... Ch'uis à l'antenne ?!... Merttt' ! faut pas mettre ça... RrroohhhHHH ! trop tard, c'est envoyé ?... Flute !
RépondreSupprimerCes "calmes débâcles" sont sans doute possible les plus terribles. Parce que trop calmes justement. Et le sifflement de la bouilloire vient siffler le début d'un partie de silences douloureux... Comme le dit si bien Patrick Verroust : "le lent requiem du poème"...(Et encore des images... )
RépondreSupprimerPatrick Verroust exprime trés justement la teneur de ce poème au calme apparent.
RépondreSupprimerMon commentaire est maladroit., trop long, trop proche du poème qui est posé là essentiel.J'ai eu du mal à exprimer ce que je ressentais. Ces expressions qui signifient l'absence s'enfoncent dans le récit poétique comme des coins ou des coups de gongs , des coups au cœur. On pourrait les retirer, un poème demeurerait. C'est ainsi que se construit cette impression de calme.L'absence s'impose avec son cortège de souffrances mais je ne perçois pas de débâcle au sens le plus fort du terme. Calme... suffirait comme titre.oubliez les commentaires,l'important est de se laisser emporter par le courant qui coule et érode lentement dans ce poème qui est tout sauf un bonbon mais qui est bon à lire et relire.Isabelle C a dit beaucoup de choses avec une simplicité de femme qui sait ce que l'amour veut dire.
RépondreSupprimerDes grains de Bourbon rond, grillés là à même le carreau clair, comme dans ce partage d'antan, quand les amis venus boire le café à 1h repartaient à 4, tant ils avaient discuté...
RépondreSupprimerMerde alors ! "les chemises apaisées", j'en serai jalouse à vie :)
RépondreSupprimerL'absence charrie tant de silence(s), épines où s'écorche encore et toujours la mémoire.
RépondreSupprimerSalut, je voudrais vous inviter à visiter une communauté de la poésie, www.franco-poemes.netAidez-nous à partager votre poésie:)
RépondreSupprimerBon. Pareil que les autres à peu près. Vous arrivez toujours à vous renouveler dans cet art du bref.Luc mon chou, tranquillise-toi j'ai intercepté la cassette. Manquerait plus que tu stresses !
RépondreSupprimerItou comme ADS !
RépondreSupprimer@patrick Verroust. Comme d'habitude, j' suis sans voix. :)@Isabelle C. Oui, l'absence, ça doit ressembler à ça, enfin, je crois.@Luc. C'est rien, j'ai coupé au montage.@Depluloin. Ben, comme pour Verroust alors. :)@FM. Encore comme pour Verroust. :)@patrick Verroust. Si vous revenez sur ce que vous avez dit, j' comprends plus rien. :D Effectivement, Isabelle...@Michèle. Ah. :)@Kouki. Chiche. :D@Frederique. Le silence que vous savez mettre en image.@AdS. Merci.@Dominique Boudou. Comme pour Ads.
RépondreSupprimerC'est propre, parfumé et lumineux, et pourtant la tristesse est palpée par une main... Très réussi.
RépondreSupprimerIl ne suffit pas d'aller à la ligne pour écrire un poème disait Pierre Béarn en guise de testament autocritique avant de mourir centenaire.ToutCondamné àMortAura la tête tran-Chée
RépondreSupprimer@Robert. C'est sûr. Mais bon, Pierre Béarn est Pierre Béarn. Et il devait sans doute causer pour lui, vu qu'on se connaissait pas. Même si je l'ai croisé à plusieurs reprises. :)A part ça, votre phrase me rappelle Fernandel dans le Schpountz. J'adore Fernandel.
RépondreSupprimerEt moi, j'adore Frédérique Martin, mais chut ! faut pas lui dire.
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