Un trait lumineux
Avait posé sur sa rétine
Un fantôme
Que même la nuit
Ne parviendrait pas à
Dissiper
Sur le plafond
Un fleuve courait
Du coin le plus sombre
De la pièce
Jusqu’à la lisière
Des fins rideaux fermés
Qui laissaient deviner
Un soleil verdâtre
Et les frémis-
Sements des frondaisons
Des arbres du séminaire
Grouillants de froufroutis
Et de cris écaillés
Dans le silence af-
Folé l’homme cher-
Chait le sommeil
L’apaisement
Creusait sa respi-
Ration
Mais se heurtait au
Gribouillis de ses
Rumeurs
Et il marmonna :
"Oiseaux de merde..."
Avait posé sur sa rétine
Un fantôme
Que même la nuit
Ne parviendrait pas à
Dissiper
Sur le plafond
Un fleuve courait
Du coin le plus sombre
De la pièce
Jusqu’à la lisière
Des fins rideaux fermés
Qui laissaient deviner
Un soleil verdâtre
Et les frémis-
Sements des frondaisons
Des arbres du séminaire
Grouillants de froufroutis
Et de cris écaillés
Dans le silence af-
Folé l’homme cher-
Chait le sommeil
L’apaisement
Creusait sa respi-
Ration
Mais se heurtait au
Gribouillis de ses
Rumeurs
Et il marmonna :
"Oiseaux de merde..."
Avant de se retour-
Ner encoreSur les draps chiffonnés
"Sont cons ces oiseaux !" disait Chaval.
RépondreSupprimerAh voilà, avec "oiseaux ..." ça se boucle comme une valise! Les froufroutis gribouillis font pile la couleur de son qui fait intrus sans le fluide du texte, je trouve.
RépondreSupprimer'tain ! je viens de repasser... Sont toujours aussi cons !
RépondreSupprimerFrémis-sement: bien vu: frémir, c'est être fécondé par une semence de tressaillement.
RépondreSupprimerArrêtez-moi si je me trompe (que j'aime cette tournure dans un commentaire!) mais il me semble que dans ce texte plus que dans d'autres vous prenez un malin plaisir à adresser au lecteur ce pied de nez comme pour lui signifier de ne pas "trop" croire aux phrases. Mais ne serait-ce pas aussi l'auteur qui trouverait là un soulagement à la frayeur où l'a entraîné sa propre écriture? (Voyez, ici, je serais bien tenté de finir par une pirouette mais je résiste - pour une fois!;)
RépondreSupprimerPourrais je encore regarder les riddle-marks comme je les regardais avant de lire ce texte. Une fois de plus , FP nous fait vivre la souffrance d'un être laissé pour compte et qui n'est pas loin d'avoir son compte L'homme , ici , est à bout d'une souffrance à fleur de peau, à fleur de nerfs qui l’assaille jusque dans sa conscience du monde. Un rien l'agresse. La moindre perception avec l'extérieur le fait souffrir. Ce qui habituellement apaise, les frondaisons, les froufroutis, viennent hérisser l'homme en pleine confusion sensorielle, le soleil est verdâtre. L’épuisement mène l'homme hors du monde, l'oblige à chercher refuge dans un autisme minéral. Les thèmes récurrents des textes que dépose ici, FP sont présents. L'homme fait un effort colossal pour chercher l'apaisement, sa respiration se creuse sous l'effort pour se calmer et arriver à sombrer dans le sommeil . On sent les remugles d'haleine, de sueurs, de fièvre dans les draps froissés. Comme d'habitude chez Pittau , la tension est accrue par l'impression de fuite, d'errance,. Nous ne connaissons pas les raisons de cette fuite. L'homme est il poursuivi et pourquoi? Se fuit il ? Nous ne le saurons pas. FP nous laisse au bord de l'empathie qui commence à naître pour le personnage. Je trouve cela riche pour réveiller nos sympathies , endormies.
RépondreSupprimerj'avais laissé un commentaire sur les cris ecaillés que j'aime beaucoup sur le blog de kouki rossi (normal)voilà je remets tout dans les cases :)muriele
RépondreSupprimerHa ha, j'y pensais hier en regardant les lumières sur l'un des murs de ma chambre... j'aurais voulu les peindre. (Tu peins très très bien les choses, Francesco.)
RépondreSupprimerDes oiseaux de merde dans les arbres du séminaire ... les p"tites bêtes à bon dieu ne sont plus ce qu'elles étaient!Y a des contrastes à tous les étages, des élans contrariés, pas moyen de s'envoler. La réalité se transcende pourtant, c'est fou ça ! c'est ça que j'aime bien chez vous.
RépondreSupprimerForcément, quand on ne peut pas, plus s'envoler dans le sommeil, les piafs deviennent les fauteurs de trouble... faut dire qu'au séminaire, petit ou grand, le silence est de rigueur :-)
RépondreSupprimer@Luc. Si Chaval le dit c'est que ça doit être vrai. Mais depuis que j'ai appris qu'il a commis un paquet de dessins antisémites pendant la guerre dans un journal lyonnais, j' suis moins preneur.@Kouki. Si la valise est bouclée, c'est bon signe. Maintenant, faut voir si le contenu est bien placé.@Luc. Toujours pareil.@Chroniqueur R. Sans doute. Aux dernières informations, il y a de ça.@Depluloin. Si je ne me trompe, vous tentez de passer par les coulisses. :D@patrick verroust. Comme d'habitude, p.v, vous me laissez pantois avec vos commentaires. Je ne sais vraiment pas quoi répondre.@Mu LM. Je l'avais lu chez Kouki. :)@Sophie K. Euh, très bien, ça fait plaisir, dis donc. On est visuels tous les deux, c'est pas pour rien.@Isabelle C. Si on ne transcende pas la réalité c'est elle qui engloutit tout. Enfin, je crois.@Frederique. Ah les piafs ! Pour ce qui concerne le séminaire, je ne suis pas un grand spécialiste. Je connais très peu.
RépondreSupprimerC'est comme si vous nous plongiez instantanément dans cette pièce et l'agitation du dormeur contrarié. Il m'a semblé qu'en vous lisant je volais quelques images à un film.
RépondreSupprimer@FM. Moi qui aime le visuel, vous m' comblez bien entendu avec votre commentaire.
RépondreSupprimerJe ne suis pas visuelle (Dieu merci), et j'ai rien compris.
RépondreSupprimer@AdS. Un p'tit dessin peut-être ? C'est mieux qu'un long discours. Sinon, d'mandez à Lamy qu'est un visuel. Ou à FM qui s' lance dans la peinture.
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