Quand je
Ne serai
Plus dans la splen-
Deur du monde
Dans le fré-
Missement des rues
Dans le brouha-
Ha dans le pullulement
De la lumière
Quand l’aube gli-
Ssera sans moi
Sur les façades
Quand l’ombre
Montera comme une
Marée
Quand les chiens
Continueront de
Chier
Dans les coins quand
Les grains de sable
S’amoncelleront sans
Fin
Alors tant pis
ne pas lutter
RépondreSupprimerle bruissement et l'éblouissement balaient tout sur leur passage.
J'aime beaucoup cette chute abrupte
oui moi aussi j'aime bien la chute : fataliste et très drôle :))
RépondreSupprimerLes chiens, eux, savent que ça continuera comme avant.
RépondreSupprimerUne ombre qui disparaît ne leur fait jamais d'ombre !
Tant pis ou tant mieux (pour eux )
"Ecrire les vers de telle manière que, si l'on jette la poésie contre une fenêtre, la vitre se brise."
RépondreSupprimerDaniil Harms
"après le silence" ... toujours intime le silence. C'est drôle, je n'ai pas vu la mort ici, seulement une perte de conscience de la rumeur, comme une dépression. C'est la chute qui appelle au sarcasme d'une fin définitive.
RépondreSupprimerUn si joyeux regret, quasi jubilatoire, donne envie de vivre une infinité de morts. Il y a bien une infinité de vies qui nous échappe. Ce poème, étincelant,lumineux ,gouleyant chante le moment vécu,saisi au vol avant qu'il s'enfuit à jamais. Là est l'heureuse leçon de vie du poète. La poésie , vision consciente et affirmée d'un instant unique, permet d'en gouter toutes les saveurs, les humeurs.. Le poète sait de toutes ses fibres qu'il n'a pas don d'ubiquité ni droit à l'éternité. L'humour, la conscience de son évanescence ,de son insignifiance, le sens de la beauté, permettent de vivre ce qui est à vivre avec une insouciance, lucidement, raisonnée de sublimer le quotidien, les petits riens, le beau et le trivial Juste avant de mourir est bien vivant celui qui sait/peut rester poète. Avant le silence, plein les yeux et puis basta , on ne marchera plus dans les crottes de chien, ébloui par la lumière. FP , merci d'avoir éclairée de cette oraison rieuse, notre horizon final. « Tant pis » n'est pas une chute mais un éclat de rire avant que le rideau se tire.
RépondreSupprimer"tant pis" pas une chute, mais une fin qui tombe bien pour enfermé le destin dans un mot(dé)solé.
RépondreSupprimer@Mu LM. Une chute pour le silence. :)
RépondreSupprimer@carole. Fataliste mais pas résignée.
@saravati. Les chiens savent ? Bon...
@Michèle. Harms... j'avais beaucoup aimé.
@Kouki. Oh la mort, on s'en fout sans doute, c'est pour ça.
@patrick Verroust. L'éclat de rire, ça m' plaît énormément.
Peu se résignent d'une si jolie manière !
RépondreSupprimerAu moins ça c'est sûr.
RépondreSupprimerFP:
RépondreSupprimerMerci de votre appréciation. J'écris à chaud, d'un jet, j'essaie de respecter le texte de trouver en moi les outils de compréhension du dire de l'auteur, de laisser éclore les mots.La méthode pourrait être plus brève. Je devrais laisser pousser, reposer, élaguer. Je suis surpris de constater que chaque auteur suscite une longueur de commentaire qui lui est constante.
L'énergie du poème. Sa tenue rythmique. Ses allitérations et homophonies qui décuplent le sens par l'effet d'insistance inscrit dans la matière sonore...
RépondreSupprimer...
Plus dans la splen-
Deur du monde
... dans le pullulement
De la lumière
... gli-
Ssera sans moi
Sur les façades
...
Montera comme une
Marée
...
Quand les chiens
Continueront de
Chier
La commotion que génère le poème...
Très beau, ce pullulement de lumière. L'océan est tout près...
RépondreSupprimerEt moi aussi, j'adore ce "tant pis". On te voit hausser les épaules. :0)
@Douglas. Merci.
RépondreSupprimer@Luc. Le reste c'est même plus de l'aléatoire.
@patrick Verroust. Suis toujours curieux de vous lire.
@Michèle. Vous avez l'oeil bien ouvert. :)
@Sophie K. :)))