Il s’était réveillé dans
Le plein de
La nuit une
Maison vide
Dans l’estomac
Il avait tendu l’o-
Reille fouillé l’obs-
Curité du regard
N’avait perçu que le
Froissement de sa
Propre respiration
Et le flétrissement
D’un sachet en
Plastique jeté
Dans un coin
Il s’était réveillé
Le cœur dans
Les tympans une phrase
Sur les lèvres : “Les rats
Ont envahi
La maison...”
Il avait vu les escaliers
Grouillants les couloirs
Ruisselants de poils
La course furieuse
Des rats leur râle inin-
Terrompu
Et il avait gardé
Les yeux ouverts jusqu’à
Ce que l’aube vienne
Triompher sur la
Vitre
l'angoisse est une sale bête
RépondreSupprimerou alors c'est le vide
(qui occupe bien tant il peut être dense)
Whaou m'a glissé tout seul çui-là ! Je l'adore !
RépondreSupprimerWow... de belles trouvailles... je commenterai plus tard y'a vraiment matière.
RépondreSupprimer(Kouki t'as fait du thé ? j'ai faim bordel !)
C'est un de vos poèmes où le rythme est trés présent. En le relisant, il y a ces six lignes sur le couloir qui sont formidables parce que justement, la déstructuration des phrases rend compte de ce flot de bêtes (et puis ruisselants de poils, il fallait le trouver).
RépondreSupprimerTrés interessant aussi comment vous utilisez froissement et flétrissement, presque en inversion et comment ils se renforcent l'un l'autre. Bon, ce sont des exemples, en autre de la musicalité. Du coup, j'ai encore plus de mal que d'habitude avec les deux césures de mots du second paragraphe. Mais je ne désespère pas d'être un jour touchée par la grâce.
« Passage obligé » ou la nuit que vit un homme entre cauchemar et réalité, entre fantasme et angoisse. Il suinte la solitude l'abandon. Ses nuits sont peuplées de ses peurs et tensions refoulées. Il se fiche comme du quart de l'astrologie chinoise . Le rat qu'il a dans la tête n'est pas l'animal de l'âme mais il symbolise tous les maléfices qui empoisonne sa vie ; Il sait d'ancestral instinct, que quand les rats envahissent une maison , la mort approche . Mais l'homme ne s'abandonne point, s'il n'arrive pas à chasser, totalement, son angoisse, il arrive à la maitriser. Il y a une part de réalité dans ce qu'il vit, il l'amplifie. Ce poème signifie ce vécu avec, d'abord des mots plaqués à la truelle, ils surgissent, violents, brut de décoffrage du subconscient du dormeur , « une maison vide dans l'estomac » puis le rythme se calme,se normalise « il avait tendu l'oreille...n'avait perçu que... » Mais l'angoisse est là tapie marquée par les sonorités longues en « r » et en « ss », « froissement » » « flétrissement ». Elle déferle et emporte, vague « submergeante », « ruisselante » avec la multiplication des sons en « r » en « ss » en « ll ».. Les rats râlent depuis la nuit des temps dans les cauchemars de hommes. Là est l'étymologie de leur nom. La dernière strophe est, quasiment, apaisée, il suffit de tenir les yeux ouverts jusqu'à ce que « l'aube vienne triompher sur la vitre ». Un tambourinement triomphal en « r », un clin d’œil d'humour., une espérance, la cyclothymie séculaire du jour et de la nuit. La nuit, c'est les rats qui sont là, force des ténèbres, le jour Ra vient dissiper tout çà...et chasser les rats. Belle rythmique, une peinture verbale, musicale.
RépondreSupprimerRuisselants de poils va rester. Je ne te remercie pas.
RépondreSupprimerMais quoi, c'est très gentil les rats ! :D
RépondreSupprimer@Anna : Genmaïcha et tartelettes orange chocolat, tu viendres ?
RépondreSupprimerTrès joli, cette maison vide dans l'estomac alors que lui-même se réveille probablement dans une maison. (j'vous dis rien sur la symbolique psy des maisons vous y connaissez que dalle je parie.) Et ce plein de la nuit qui accentue le vide de la maison, cette nuit qui l'héberge elle aussi puisque qu'il se réveille dans son plein...
RépondreSupprimerDans le second paragraphe j'aime cette utilisation "inversée" du froissement et du flétrissement... Comme si le sac était plus "organique" que le personnage.
Et ces organes encombrés et déplacés : la maison dans l'estomac et le coeur dans les tympans...
Intéressant aussi cette aube qui triomphe sur la vitre... parce que lui se situe hélas de l'autre côté...
Il faut leur jouer de la flûte aux rats ,toute la nuit ,pour fatiguer les frisssons de lerus moustaches...
RépondreSupprimer"Perçu le froissement de sa respiration", ce degré d'acuité est fort et ... douloureux.
RépondreSupprimerL'aube suffira-t-elle à dissiper les rats ?
RépondreSupprimerSi c'est les rats, c'est pas moi !
RépondreSupprimer@Mu LM. L'angoisse est une sale bête avec une tête d'ange. Non ? :)
RépondreSupprimer@Isabelle C. Ah ben, tant mieux.
@AdS. C'est ça, revenez plus tard. Le thé va refroidir.
@FM. Merci. Pour ce qui concerne les césures, eh bien,... :)
@patrick Verroust. Je lis et je relis votre commentaire. Y a du vrai là-dedans.
@Kouki. C'est moi qui te remercie d'avoir lu.
@Sophie K. J'ai dit que les rats étaient méchants ? M'en souviens pas.
@Kouki. C'est salon de thé pour de bon.
@AdS. J'y connais que dalle en rien, ou en tout. C'est comme on veut. Et pour l'utilisation inversée, c'est parce que j'ai mal recopié mon texte. :)
@Sidonie. J' suis nul en instrument de musique. En plus du reste.
@Zoé. Merci, ZL. Douloureux sans doute. Oui.
@Dominique Boudou. M'étonnerait. Et puis, quels rats ?
@Ramon. Mon rat !
Entre Ratatouille et Willard, certes plus proche de ce dernier !
RépondreSupprimerJ'aime l'aube qui vient triompher sur la vitre mais à ce stade, la fenêtre reste fermée.
(les rats sont des animaux très intelligents et domestiqués peuvent être adorables, mais tout ce qui vit en ghetto ...)
Monch' : Nan, pas toi, je rebondissais sur Kouki (pardon Kouki) :oD
RépondreSupprimer@saravati. En ghetto ? Les rats ? Bon.
RépondreSupprimer@Sophie K. Rebondir sur Kouki ? Hum-hum.
@ FP
RépondreSupprimerOuais, sceptique comme d'hab !
Et pourtant :
http://www.youtube.com/watch?v=_WB7amTNX0g&feature=related