Contre le ciel gris bleu
Les lauriers-roses frémissent si
Peu
D’un pas étiré par la
Nonchalance
Des hommes et des
Femmes montent
De la plage luisants de
Crème solaire et de
Sueur
Ils ont l’air de rire
Ils ont l’air d’être là
Les regarde passer
Planqué dans ma bagnole
A l’ombre des arbres qui
Puent le pipi de chat
Du proche Luna-Park parviennent
Les battements obtus
De la musique qui entame à
Peine le décor apaisé
Je voudrais voir la
Lune se lever tranquille
Au-dessus des toits plats
Et des murs
Ocre rose
Puis dormir d’un sommeil infini
L'ambiance est bien restituée je trouve. Par contre j'aurais dit : "qui puent la pisse de chat". Le décalage entre les syntagmes "pipi", enfantin, et le verbe argotique "puer" n'est pas très heureux il me semble.(Tiens, pour une fois que c'est pas Brownie que j'emmerde...)Sinon j'aime particulièrement "ils ont l'air de rire, ils ont l'air d'être là". C'est puissamment évocateur.
RépondreSupprimerFlûte, Alain Rey (qui adore mes chouquettes et qui vous embrasse) vient de me dire que "puer" n'est pas de l'argot. M'enfin bref, vous m'avez comprise.
RépondreSupprimer@AdS1. Euh... ah bon ?...@AdS2. Faut consulter Alain avant pas après.
RépondreSupprimerOui. Trop de consonnes explosives.
RépondreSupprimer@AdS. :)
RépondreSupprimerOuaips.
RépondreSupprimerj'aimerais être le je
RépondreSupprimerMe dis tout à coup que je suis en train de vivre une époque où ceux qui préfèrent voir "La lune se lever tranquilleAu-dessus des toits platsEt des mursOcre rose" ...sont peut-être en voie de disparition. Et ça me fait peur.J'aime donc tout particulièrement ce poème.
RépondreSupprimerIls sont ils.Elles sont elles.Il est qui, une personne.Personne.L’air respire, luit, bruit et foule, dehors.Il est dedans, son absence, son néant.Il attend.Tapi dans le vide obscur de son dedans.Il attend, des ténèbres.Le pinceau d’une lune, une dernière.Dernière lueur d’une dernière nuit.Une nuit blanche comme la page de sa vieIl n’est plus, depuis l’absence, si présente.Il est absent, pour personne.Il n’est plus présent à présent.Il est une personne,Sans personneSans plus personnePour personne.Et il attend de s’échapper à lui-même.
RépondreSupprimerUn poème, plutôt une de ces songeries qui envahissent l'esprit sans qu'on y pense,vraiment.Ici, le narrateur « croit voir » les impostures, les faux semblants possibles, « ils ont l'air... ». Il fait, étonné,une mise à distance des rituels de vacances d'où ne surgit aucune poésie.Lui n'appartient pas ou plus à ce monde là. Il est retranché dans sa « bagnole » fuyant le soleil, il enregistre, machinal, les mouvements et les bruits qui l'agacent un peu. Il se rassasie de la poésie sereine qu'il débusque, par endroit, « le ciel gris bleu...les lauriers roses frémissent si peu », il a un rêve doux « voir la lune se lever tranquille » . Francisco Pittau oppose un contraste, presque violent, entre le sentiment d'effort qui émane de la foule vacancière, de l'ambiance de fête martelée « les battements obtus » traduits par « l'emploi de consonnes explosives » (belle expression) et la tranquillité qui émane des végétaux , des minéraux, de la nuit qui arrive. La chaleur, les badauds se dissipent. Le décor s'apaise. L'homme enchâssé dans sa voiture, coincé entre ces deux sensations, schizophréniques, cherche à s'abstraire, davantage encore, gouter un moment de contemplation. Il n'est pas dans ce monde là, rien ne nous dit qu'il y a un monde pour lui. Il est arrivé à un état autistique, un état de détachement, presque de grâce qui le conduit à vouloir s'enfouir dans la douceur protectrice d' « un sommeil infini », voire éternel.La force de ce poème réside dans le renversement des valeurs. D'un côté, il y a l'agitation compulsive, de l'autre la sérénité « maladive ». Il y a un ping-pong qui se joue, inconsciemment entre la foule et l'homme. C'est habilement suggéré, le regard subjectif de l'homme devient quasi objectif . Ainsi nait un sentiment de compréhension. Le poème,en réponse,de Alain Haye est de circonstance.
RépondreSupprimertout comme ADS (mouarf !)
RépondreSupprimer@Luc. Eh ouais...@brigetoun. Moi aussi.@Isabelle C. Ils ne sont pas en voie de disparition, juste discrets. Les temps ne leur sont pas favorables.@Alain. Quand tu oses, tu oses, y a pas à dire. Bienvenue. :)@patrick Verroust. La poésie naît de partout et de n'importe quoi... je crois. Non ?@Kouki. Ben alors, voir mes réponses à AdS. (mouarf ! aussi)
RépondreSupprimerFP :« La poésie naît de partout et de n'importe quoi... je crois. Non ? »J’adhère à cette idée. Je refuse de laisser la poésie être définie et appropriés par les seuls poètes dont je respecte la sensibilité qui en font , quelquefois pas toujours, des passeurs remarquables.La poésie est indéfinissable, tout un chacun vit un rapport singulier à cet état qu'il soit pécheur de terre neuve, ou « pauvre fou qui veille ». Elle apparaît, plus communément , lors des grandes émotions de la vie, les joyeuses, mais ,plus surement, les tragiques.Les deuils, les grands désespoirs, les grandes souffrances, une distance se crée par rapport au réel Dans cette espace, une vision poétique trouve place. Vous savez très bien saisir cela au vif de vos mots comme dans « avant de tomber ». Ce dont nous pouvons vous, être gré.
RépondreSupprimerJe tomberai bien au croissant montant ou en pleine lune, pas à Coney Island... mais quelque part, dans le rose oreiller d'un laurier. Je me fais écho au souhait exprimé par Brigetoun
RépondreSupprimerFP: J'ai émis un point de vue sur l'itinéraire de Danielle Collobert après votre commentaire, chez Dominique Chaussois. Je pense qu'il devrait vous "parler"
RépondreSupprimerLe titre encore. Toujours et encore. Qui annonce ce sommeil infini. (Un ton très descriptif cependant, inhabituel chez vous, que la chute rend parfaitement légitime - ce n'est pas le mot.)Sinon comme AdS et Kouki. (Des 'tites pestes non?)
RépondreSupprimer@Depluloin : Traitez-moi de salopard, je préfère :o)
RépondreSupprimer@FP : j'ai émis un point de vue sur la pertinence du repiquage des carottes après les seins de glace, chez mon oncle Albert. Je pense que vous devriez vous en "tamponner".
RépondreSupprimerFP: Sur Collobert, je ne prétendais pas que vous affirmiez quoique ce soit.J'émettais un point de vue auquel j'ajouterai l'exigence absolue de courage et d'engagement qui régnait dans sa famille pour "comprendre" son itinéraire. Je pense que votre écriture identifie ces choses là.
RépondreSupprimerADS: Comme on connaît ses saints on les honore, vous démontrez de pertinentes vertus potagères. J'ai connu un écrivain qui faisait des navets? Ses bouquins étaient de la soupe. Son éditeur a bu le bouillon.Les carottes , c'est bien, vous piquez, je repique.
RépondreSupprimerOn repique jamais les carottes ...
RépondreSupprimerSaisissant poème. On s'est tous retrouvés hors de la vie, comme ça, à des moments où rires et agitation des uns et des autres semblaient absolument vains. La lune semble un asile de fraîcheur et de silence.
RépondreSupprimer@patrick Verroust. OK.@Frederique. Joli le "rose oreiller d'un laurier"...@Depluloin. Ben, comme à Kouki et AdS alors. :)@Vinosse. Et si on les a piquées ?@Sophie K. Merci... mais cette espèce de moment régressif ne semble pas une chose courante... on y perd ses repères temporaux... enfin, certains... :)
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