L’odeur de la poudre à
Fusil et de la sueur
L’enveloppait tout entier
Malgré sa toilette
Brève à la source
Sous les étoiles
Il s’était plaqué de
Claires poignées de
Fraîcheur sur le
Visage et sur les épaules
Frôlé par les insectes
Les oiseaux les bêtes et
Les fleurs de la nuit
Puis il avait repris
Sa course à travers les
Buissons entre les
Chênes-lièges ensan-
Glantés
Il avait ahané
Cassé sa course sur les
Cailloux
Du torrent épuisé
Mais le soleil l’avait
Cueilli
Alors qu’il discernait
Enfin les premiers toits
Au fond de la vallée
Et que l’âcreté
De la chair brûlée
Lui remontait soudain
Dans les narines
Fusil et de la sueur
L’enveloppait tout entier
Malgré sa toilette
Brève à la source
Sous les étoiles
Il s’était plaqué de
Claires poignées de
Fraîcheur sur le
Visage et sur les épaules
Frôlé par les insectes
Les oiseaux les bêtes et
Les fleurs de la nuit
Puis il avait repris
Sa course à travers les
Buissons entre les
Chênes-lièges ensan-
Glantés
Il avait ahané
Cassé sa course sur les
Cailloux
Du torrent épuisé
Mais le soleil l’avait
Cueilli
Alors qu’il discernait
Enfin les premiers toits
Au fond de la vallée
Et que l’âcreté
De la chair brûlée
Lui remontait soudain
Dans les narines
ça sent la Haute-Provence
RépondreSupprimerUne course éperdue, « d'une vallée l'autre », il s'est passé quelque chose, chasse,guerre,incendie meurtre,?L'homme court vers les premiers toits au fond de la vallée.Le texte oscille entre la tension lié à l'événement qui le fait courir et la poésie que sent cet homme des bois.Il y a un contraste entre « l'odeur de la poudre à fusil » « la sueur » et « la toilette à la source sous les étoiles », « les poignées de fraicheurs,frôlé par les oiseaux, les insectes,les bêtes et les fleurs de la nuit ». L'homme aime cette nature, il la connaît, intimement, il est dans son domaine, y compris la nuit. La course reprend, parmi les chênes- lièges ensan-glantés. Cette césure,originale marque l'arrivée du jour. Mais, le liège des arbres a , peut être, était levé, ce qui leurs fait une blessure sanglante. L'homme se presse. Les vers, aux sonorités brèves, expriment le ahanement, le rythme cassé par les « cailloux du torrent épuisé », l’essoufflement., l'effort poursuivi. « Mais le soleil l'avait cueilli...alors qu'il discernait les premiers toits ».il y a là comme un sentiment d'échec, le soleil l'a attrapé,malgré ses efforts, comme un ennemi . L'homme voulait il, entrer en catimini dans le bourg qu'il entrevoit à la faveur de la nuit ? On n'en saura rien sauf que « l’âcreté de la chair brulée lui remontait, soudain dans les narines ».La course éperdue se déroule entre l'odeur de la poudre à fusil et celle de la chair brulée. On ne sait pas quelle histoire coltine cet homme mais ses conséquences semblent devant lui. Ce poème évoque « la traque » et d'autres textes publiés ,ici, qui parlent d'un homme, en fuite,jetant toute son énergie,sa rage de vivre dans la course pour atteindre son but. Le naturalisme de l'écriture, du rapport à la nature enrichit le texte, le porte. L'homme est dans une histoire d'homme mais aussi dans un rapport fort à la nature. L'histoire qui fait courir cet individu semble indissociable du milieu naturel dans lequel elle se déroule. Elle peut être,aussi bien,alliée, ennemi, aide ou obstacle. Elle est un enjeu dans ce qui se joue.
RépondreSupprimeroui je sens bien le fil qui se déroule d'un texte à l'autre...(comme le dit mr verroust) j'aime beaucoup ces textes là, c'est haletant...
RépondreSupprimerUne journée ordinaire quoi !
RépondreSupprimerLe Dormeur du Val, 1/4 d'heure avant ...
RépondreSupprimer"La Ligne Rouge", aussi...
RépondreSupprimer@brigetoun. C'est pas loin de là effectivement. A vol d'oiseau.@patrick Verroust. Y a de ça aussi.@muriele. Merci. :)@Luc. Une journée banale comme un os de mouton dans un pot de miel.@Vinosse. Comment t'as fait pour être aussi précis ? Montre suisse ?@Sophie K. J'avais pas aimé ce film. Me v'là mal pris. :D
RépondreSupprimerEn voici un qui ressemble à l'assassin qu'a si bien campé le "Tavernier" (Bertrand de son prénom)... quelque part dans l'Ardèche.
RépondreSupprimerCe poème me faisait penser à un autre texte de vous. J'ai fini par le retrouver : http://maplumesurlacommode.blogspot.com/2010/11/lincendie.html Je ne ferai pas d'étude comparative, mais c'est juste qu'à la première lecture,je me suis souvenue de l'autre. Bon bref.
RépondreSupprimer@Frederique. Vous trouvez ? Bon. @FM. Pourtant, si je me rappelle bien, ils ne racontent pas du tout la même chose à la base. Les fond sont différents.
RépondreSupprimerLes mots semblent sur le point de sacrifier leur sens pour se mettre au service du son, des odeurs, de la course... (Putain, le langage!)
RépondreSupprimer@Depluloin. Jouez pas le modeste, on sait très bien qui vous êtes.
RépondreSupprimer@ Monsieur : Alors ça... ça fait plaisir! (Mais est-ce vrai? est-ce vrai?)
RépondreSupprimer