Après les maïs frémissants
Après les avoines penchées après
Les prairies effondrées après les
Vergers en attente elle
Avait avancé d’un pas va-
Cillant parmi les moutardes
Fleuries qui finissaient sur
Le bord d’un ruisseau dont les
Eaux minces filaient avec des plis
Eblouissants
Elle avait humé le soleil
Avait fermé les paupières
Et valsé en suivant les
Méandres des lucioles dans
Sa tête elle avait
Chantonné tourbillonné
Immobile sans même remuer
Un seul atome de l’air
De peur qu’il soit encore là
L’envahissant à nouveau
Et ne l’étreigne entre ses
Paumes jusqu’à la faire
Eclater telle une poignée
De framboises trop mûres
Après le ruisseau
Silencieux elle s’est
Elancée sur les terres en
Friche et ses pieds
Nus qui s’écorchaient aux
Pierres coupantes ne lui
Arrachaient qu’un gémissement
Ténu
Après les avoines penchées après
Les prairies effondrées après les
Vergers en attente elle
Avait avancé d’un pas va-
Cillant parmi les moutardes
Fleuries qui finissaient sur
Le bord d’un ruisseau dont les
Eaux minces filaient avec des plis
Eblouissants
Elle avait humé le soleil
Avait fermé les paupières
Et valsé en suivant les
Méandres des lucioles dans
Sa tête elle avait
Chantonné tourbillonné
Immobile sans même remuer
Un seul atome de l’air
De peur qu’il soit encore là
L’envahissant à nouveau
Et ne l’étreigne entre ses
Paumes jusqu’à la faire
Eclater telle une poignée
De framboises trop mûres
Après le ruisseau
Silencieux elle s’est
Elancée sur les terres en
Friche et ses pieds
Nus qui s’écorchaient aux
Pierres coupantes ne lui
Arrachaient qu’un gémissement
Ténu
je vais sans doute passer pour une idiote mais j'aimerais savoir pourquoi tu fais ces césures étranges dans les mots. Je ne comprends pas en quoi ça sert le poème...et parfois je trouve que ça casse le rythme...explique- moi stp!(enfin si tu as une explication...)
RépondreSupprimerLe bord d’un ruisseau dont lesEaux minces filaient avec des plisÉblouissants.C'est joli, même silencieux.
RépondreSupprimerJe plussoie Emmanuelle. Je ne comprends pas les césures. Mais à part ça, c'est impeccable, hein !
RépondreSupprimerVous remarquerez que je ne dis rien au sujet des césures, mais bon... si Emmanuelle arrive à recevoir une réponse, j'en profiterai. Mais je n'ai rien dit. A-bs-olume-n-t rien !:0)
RépondreSupprimerOui. A la lecture, ça sent la terre, qui bouge, sourde, qui frémit. Pour toi, objectif atteint (je pense).G aimé aussi le va- suivi de "Cillant" en début (bel enchainement).
RépondreSupprimerLes moutardes ont perdu leurs fleurs depuis longtemps quand les avoines vacillent ...J'dis rien pour les framboises ...
RépondreSupprimerLa fuite éperdue d'une femme à travers « des terres infinies », cultivées où en friche, est le prétexte pour Francisco Pittau à chanter une ode naturaliste. Qu'est ce qu'elle fuit cette femme ? Le soleil a l'étreinte anthropomorphique, un homme loup garou ? Peu importe au fond, pas plus que l'exactitude des descriptions de l'état de nature ,des cultures. Elle conjure sa peur dans une course éperdue dans un milieu où elle se ressource, dans un environnement où elle se sent vive,vivifiée Elle hume le soleil, elle valse, chantonne,tourbillonne,les lucioles d'éblouissement solaire, plein la tête.Dans la luxuriance des cultures, le long d'un ruisseau « aux plis éblouissants, » elle puise la force de vivre, de poursuivre sa course, d'échapper à son destin, de jouir de tous ses sens malgré « les pierres coupantes, les pieds nus, le gémissement ténu ». Ce poème est une floraison d'images ,de sons, peinture,chant ,danse ,tout à la fois. La nature offre ses « terres infinies », le motif de la fuite s'y dilue , il reste la course d'où une profonde joie de vivre s'exhale. Le rythme du poème offre la vision d'une femme biche qui galope d'un galop ample, agile. La geste esquissée est sans effort . L'angoisse est insouciante, presque joyeuse, de risquer d'« être éclatée comme une poignée de framboises trop mures ». Après..les prairies effondrées... les vergers en attente... après le poème dégusté, la coureuse continue sa course, étoile filante à travers champs et terres infinies. L'écriture la porte, aussi légère, que ses longues enjambées élancées.
RépondreSupprimer@Emmanuelle. Y a des raisons aux césures, et tu viens même d'en donner une parmi d'autres. :)@Nicolas Bleusher. Ah ben tant mieux.@Nexuriant. Le balancement mornne de la langue française... (tiens un faux alexandrin) :)@FM. J'ai pas déjà un peu répondu ? @anonyme. Merci. Faudrait que FM lise votre commentaire, tiens.@Vinosse. Tu crois que j'aurais dû vérifier avant d'écrire ? Et pour les framboises, t'en parles seulement quand c'est la saison ? :D@patrick Verroust. Commentaire étonnant, comme à chaque fois. :)
RépondreSupprimerNon Francesco, vous ne m'avez jamais vraiment répondu et nous n'avons jamais eu l'occasion d'échanger à ce propos, alors qu'il s'agit d'une véritable question, dont la/les réponses m'intéresse(nt) à double titre - en tant que lectrice et en tant qu'auteur. Mais j'ai l'habitude que vous ne répondiez pas.:0)
RépondreSupprimerMoi je les aime, ces césures, parce qu'elles introduisent une autre lecture, comme ce "va, cillant, parmi les moutardes fleuries" qui double le "vacillant". Les césures permettent de jouer, et FP est joueur, et tant mieux.:0)
RépondreSupprimer@FM. La prochaine fois, on en parlera en détail, si vous voulez. Promis. Après le vin blanc. :D@Sophie K. Mââârci, Sôôôfie... :)
RépondreSupprimerC'est une vraie question, oui, ces césures et j'en suis maintenant, après cette longue fréquentation ici de ces poèmes rythmés, syncopés, à effet musical, j'en suis à achopper à la lecture d'autres poètes, lorsque la césure tombe toujours à la fin du vers. Pour aussi fort que soit alors le poème (celui où la césure est toujours à la fin du vers), aussi juste l'écriture, il y a un équilibre que je ne supporte plus, que je ressens comme une rengaine. Comment peut-on ne pas entendre le va, cillant, tellement en phase avec ce que dit le poème ; fond et forme imbriqués.
RépondreSupprimermerci Francesco! je devrais sans doute lire plus de poésie pour m'habituer aux subtilités de ce langage. En tous cas, c'est étonnant!
RépondreSupprimerCette femme avance pieds nus sur un sol qui se dérobe et des pierres coupantes...
RépondreSupprimerLe questionnement sur les césures débarque sur ce poème ci . C'est curieux car "terres infinies" peut être lu comme une allégorie de l'écriture fuyant,espiègle, l'écrivain, se dérobant sans cesse tout en l'attirant sur une piste où les mots arriveraient à traduire l'exact ressenti des perceptions.
RépondreSupprimerMoi aussi je les aime, ces césures. Elles vont bien avec ce poème champêtre angoissant comme avec les autres.
RépondreSupprimer""l'exact ressenti des perceptions""Tu sais qu'ils en ferment de plus en plus, mais sans toutefois les privatiser...
RépondreSupprimerVinosse:Je te paye un pot à l'occasion:)
RépondreSupprimerle débutpfff !et le restemais les 4 premières, j'adore !
RépondreSupprimerEh bien on peut, Michèle. On peut. J'ai d'admirables talents. Par exemple je suis capable de comprendre que vous entendez des choses que je n'entend pas, sans vous prendre de haut. Admirable, n'est-il pas ?
RépondreSupprimerOh Frédérique, j'ai bien eu conscience et il était trop tard, de la façon dont on pouvait interpréter ce que j'avais dit. Et j'avais ajouté un commentaire où je disais la difficulté de l'écriture quand ce qu'on avait écrit était d'un effet désastreux et disait autre chose que ce qu'on avait voulu dire. J'ai eu le sentiment d'une plus grande maladresse encore et je n'ai pas posté. J'aurais dû.Je vous présente donc toutes mes excuses, c'est bêtement à moi-même que je parlais, à mon bonnet, et vraiment quelle andouille j'ai été de n'entendre qu'APRES, ce que je disais.
RépondreSupprimerJe ne vois pas comment on peut modifier ou supprimer un commentaire, ce qui est bien pratique quand le système existe. Je m'aperçois que Patrick sait le faire, j'aimerais bien savoir comment il fait :)La discussion sur des points de désaccords ne me gêne pas, au contraire. Dans le cas précis d'un commentaire dont je n'ai pas maîtrisé les effets, c'est différent, j'eusse aimé pouvoir le retoucher :)
RépondreSupprimerCe n'est pas grave Michèle, parfois (et cela m'est aussi arrivé), on mesure mal, en effet, ce qui va être reçu au travers de ce qui est écrit. La césure chez Francesco est une interrogation constante pour moi. Et cela m'interesse vivement de comprendre ce que les autres lecteurs y trouvent et ce que le poète cherche à travers elle. Je vous remercie de cette dernière intervention.
RépondreSupprimerMichéle:Ici, supprimer un de ses commentaire est aussi facile que pratique. Il suffit de cliquer sur la petite poubelle puis de suivre les instructions; Comme quoi, çà sert l'instruction!!Vous n'aurez pas trop de boulot vos com' sont bien foutus!
RépondreSupprimerPatrick :Merci Patrick. La petite poubelle, je ne la vois pas. Mistake et boule de gomme.Mes com' je les relis plutôt dix fois qu'une, sauf sur ce billet-ci (je préfère me le dire comme ça :)
RépondreSupprimerMichèle:La petite poubelle n'apparait que sur VOS commentaire, après la date et l'heure d'émission.
RépondreSupprimerElle n'y est pas. Je connais le principe, vu sur d'autres blogs. Ici je ne l'ai pas :)Ce n'est pas grave. J'avais toujours le loisir d'apporter un commentaire désavouant le précédent...Poubelle ou pas, le repentir (comme en peinture) est toujours possible :)
RépondreSupprimerFrédérique, cette question de la césure, rendue encore plus vive par l'écriture de Francesco Pittau, me tarabuste (aussi) ; même si "tarabuste" c'est moi qui le dis, vous parlez, vous, "d'interrogation constante".Du coup, je (re)lis tous azimuts : Vinau, Emaz, Freixe, Jean (Sourire du reste), etc.J'ai trouvé une césure dans le mot chez Ancet (Sur le fil).Et Carver, savais pas qu'il écrivait de la poésie, Carver, on l'aime tellement pour ses nouvelles...http://terreaciel.free.fr/poetes/carver.htm#cest
RépondreSupprimerMichèle : on a la p'tite poubelle quand on passe par Blogger, en s'enregistrant, en fait, du moins je crois.
RépondreSupprimerSophie, mais bon sang c'est bien sûr ! voilà pourquoi il me semblait bien que je l'avais vu cette poubelle, c'était bien ici, avec l’icône Blogger.A cause de l'homonymie avec une autre commentatrice, j'avais ajouté mon nom à mon prénom, du coup sans le compte sur Blogger. Puis je suis revenue à mon seul prénom, mais toujours sans le compte Blogger dont je n'avais pas repéré l'intérêt. Je comprends que Vinosse m'ait demandé chez vous : "laquelle mi-chaile ?" :) On s'y perd.Je reviens donc sur Blogger ! Merci Sophika, merci Patrick ! :)Et pardon à Francesco Pittau pour ces appartés techniques :)
RépondreSupprimer@Michèle. Les césures, les miennes ou celles des autres, sont un vrai problème d'écriture qu'on néglige trop à mon avis... Les règles classiques avaient cru résoudre l'affaire en édictant des contraintes assez sévères que tout le monde ou presque a transgressées à la moindre occasion. Le vers libre pose d'autres questions. D'ailleurs je ne crois pas à l'existence d'un vers "libre". C'est un long débat... là, pas le temps ni l'espace. Merci de me lire. :)@Emmanuelle. T' sais y a pas d' mystère. Juste une question de laisser filer certaines habitudes.@Dominique Boudou. Merci. Je sais que c'est pas rien de vous plaire.@Vinosse et Verroust. A vot' santé !@Kouki. Te rev'là ? Content de te voir. :)@Michèle et FM. Ouf ! j'ai cru que vous alliez vous fracasser l'une l'autre... j' suis déçu, ça finit en sourires et courbettes. :D@Michèle. Carver a écrit énormément de poèmes. Seuls quelques-uns ont été traduits. Notamment dans une vieille édition de L'Incertain. Mais il y en a chez l'Olivier. Les apartés techniques étaient nécessaires.@SophieK. Toujours à trifouiller dans les soutes ? T'as du cambouis dans les ch'veux. :D
RépondreSupprimerMichaiiiiiiiiiiiiile, c'est toi la ploubaiiiiiiiiiiiiiile !!!
RépondreSupprimerSinon, entre nous (verroust et vous) la guerre a cessé césure !
RépondreSupprimerVinosse :Pour : "Michaiiiiiiiiiiiiile, c'est toi la ploubaiiiiiiiiiiiiiile !!!" :D
RépondreSupprimerL'enfance d'une sauvageonne? L'érotisme du pied nu blessé... (Où vais-je chercher tout ça?:)
RépondreSupprimer@ Wrancesco : Chus pas dans les soutes, chus dans les nuages. (Et c'est pas du cambouis, donc. :0D )
RépondreSupprimerCa chauffe ici... tant mieux ! Les césures, je les aime sans expliquer le pourquoi. Aucun intérêt les explications. C'est une cadence, un pas tronqué, un oeil divergent, une autre façon de dire, d'imager, de respirer, surtout ! Respirons, chacun à notre façon, profond, rapide et saccadé, chacun sa goulée.
RépondreSupprimerPour moi les césures donnent de la liberté aux lecteurs, liberté de choix, liberté de lecture, multiplicité des versions et des compréhensions, ce serait comme un feu d'artifices des syllabes et des mots avec du noir et de l'éclat, de l'incompréhension et de la lumière...enfin, c'est ce que j'en dis..
RépondreSupprimer@Depluloin. Une sauvageonne ? Ouaip ! (Vous trouvez tout ça... euh... dans vot' tête ?) :)@Sophie. Ah ben la salopette craint rien alors...@Frederique. Merci de me lire. :)@Dominique. C'est vrai que ça fonctionne comme ça aussi.
RépondreSupprimer@ Frédérique la photographe : Les explications ont de l'intérêt pour celles et ceux qui en demandent. Et moi qui écrit, j'ai envie de comprendre ce qui est lié à l'écriture. Cela ne me gêne aucunement d'être à peu près la seule à buter sur les césures de Francesco. Ce qui m'interesse c'est de comprendre pourquoi. Peut-être pour finir par y entrer... ou pas.
RépondreSupprimer@FM. Franchement, ce genre de discussions, je suis loin d'y être opposé mais je crois qu'ici c'est peu propice. Ça peut durer des heures. Je m' connais. :D
RépondreSupprimerOui, oui, je préfère que nous en parlions de vive voix :0)Avec l'accent ce sera plus parlant.
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