La pente était douce mais
Sèche sous ses pieds
Crispant os et muscles
De ses jambes jusqu’aux
Poumons contractés par
L’effort
Il ne s’abandonnait pas
A la pente se re-
Tenait ne laissait pas
Le paysage l’avaler
L’engloutir et le di-
Gérer comme un morceau
De roche ou une poignée de
Terre ocre il
Résistait des herbes
Cinglaient ses mollets en-
Travaient sa course mais il re-
Partait avec une vigueur ac-
Crue
La peau parcourue de coupures
Brûlantes
L’air pénétrait sa bouche
Ses narines faisait pleurer
Ses yeux qui ne distinguaient
Plus l’herbe haute au bas les
Buissons épais les trous
Dissimulés par les
Ronces ses yeux
Qui ne voyaient même
Plus la vie gourde au fond
Du goulet les sentiers
Comme des doigts qui se croisent
Derrière lui le bruit
Des herbes écrasées
Le bruit des branches
Brisées le bruit des cailloux
Entrechoqués le bruit
S’amplifiait
Tandis qu’un cri d’enfant
Blessé remplissait sa
Gorge
T'as soigné tes césures dis donc! :-)
RépondreSupprimer@Z. Oh, tu crois ? Bon, j' veux bien l' croire. :)
RépondreSupprimer...Encore une fuite éperdue,à flanc d'épouvante, dans la nature scarifiante. L'homme s'arrache, au-delà du possible ,à bout de souffle, il dompte la nature et ne se laissera pas rattraper sans combattre, il geint mais lutte. Son destin n'est pas inexorable,c'est lui qui l'écrit. Il veut s'en sortir. Le poème se déroule au rythme de la course, il halète avec elle. Les césures rares semblent marquer des ruptures de souffle, des points de côté,vite maitrisée.Francisco Pittau est comme un peintre qui cent fois sur la même toile remet l'ouvrage. Insensiblement, l'écriture s'affine,se précise,se dompte. Le temps d'un poème, l'histoire,avec les obsessions familières à l'auteur,devient seconde. FP est un écrivain poète de longue haleine, ses histoires sont précipitées, lui prend son temps pour les polir. J'ai l'impression que « Roulé boulé » est la réponse aux interrogations qui avaient surgi lors de la publication de « terres infinies »
RépondreSupprimerC'est quoi ces hures ?...(Nan ! pas la tournée !... T'as pas l'droit !)
RépondreSupprimerBientôt je saurai lire Pittau et mieux le savourer. En réalité faut-il lire ou n'écouter que les sons et laisser les images se dessiner?(Pourquoi Luc demande l'hure? L'es fou!)
RépondreSupprimerJustement, j'arrive pas à me rappeler le nom du type qui chantait un truc comme: oulééé , bouléééé....(ter)
RépondreSupprimerCe qui m'apporte un plaisir immense dans ce poème, c'est la façon dont il est structuré :Dans la 1ère strophe (stance), c'est "La pente" le sujet qui commande :**************************La pente était douce maisSèche sous ses piedsCrispant os et musclesDe ses jambes jusqu’auxPoumons contractés parL’effort**************************mais très vite "Il" reprend la maîtrise, et l'avalanche de verbes est là pour donner force à la résistance à la pente :**************************Il ne s’abandonnait pasA la pente se re-Tenait ne laissait pasLe paysage l’avalerL’engloutir et le di-Gérer comme un morceauDe roche ou une poignée deTerre ocre ilRésistait des herbesCinglaient ses mollets en-Travaient sa course mais il re-Partait avec une vigueur ac-CrueLa peau parcourue de coupuresBrûlantes*************************Dans la 2e stance où "L'air" commande, ("Il" est resté debout), nous avons un magnifique balancement binaire autour des "yeux" :*************************L’air pénétrait sa boucheSes narines faisait pleurerSes yeux qui ne distinguaientPlus l’herbe haute au bas lesBuissons épais les trousDissimulés par lesRonces ses yeuxQui ne voyaient mêmePlus la vie gourde au fondDu goulet les sentiersComme des doigts qui se croisent*************************et dans la 3e stance, superbe :*************************Derrière lui le bruitDes herbes écraséesLe bruit des branchesBrisées le bruit des caillouxEntrechoqués le bruitS’amplifiaitTandis qu’un cri d’enfantBlessé remplissait saGorge*************************nous avons cette répétition du "bruit" et l'acmé, avec les consonnes [b] et [r] : "le bruit des branches brisées" ; le [r] qui donne - comme le dit Gracq dans [En lisant, en écrivant] - des appuis et des étais, qui consolide l'articulation ; le [b] qui le fait vibrer.Le [b], consonne des débuts de la vie et du balbutiement : bébé, babil ; celle des premiers plaisirs qui passent par la bouche : le baiser, la bouffe ; et qui s'articule avec le [l] dans "blessé".Le [r] et le [l] qui courent et qui roulent, et se partagent en frères, le "Roulé-boulé" à décrire.
RépondreSupprimer@patrick Verroust. Non, ce n'est une réponse aux interrogations sur le texte précédent. Les césures, la syntaxe, c'est une affaire "intime"... :)@Lamy. Jules ?@Depluloin. Vous faites comme vous l'entendez. :)@Vinosse. Pareil. Oublié. Ça m' dit kekkchozzz mais quoi ?@Michèle. Merci d'avoir remarqué la structure. Outre les césures, c'est une autre de mes "obsessions"...
RépondreSupprimeren lisant ce poème, j'ai senti la traque d'un ennemi invisible, une épouvante et une fuite éperdue la chute enfin et cette acceptation de l'inévitable
RépondreSupprimermais M'man t'aurait: tu sais, la peur, ça n'évite pas le danger!!sourire
RépondreSupprimerPas de tapis mousse pour se réceptionner, advienne que pourra dans cet affrontement, la voix libérée servira de parachute, enfin, peut-être. J'adore votre parapente extrême, Francesco.
RépondreSupprimer@Tootsie. Bienvenue. Pas faux du tout. Plutôt vrai même.@Frederique. Merci de passer chez moi. :)
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