Au milieu des chevaux
Maigres il s’était af-
Falé harassé
Dans le bruit dru
De l’herbe broutée
Par les longues dents
Jaunes
A travers les paupières le
Soleil le pénétrait
Le trempait de tiédeur
Et ramenait en lui une odeur
De menthe et de myrte
“Plus nu que la main
Je suis plus nu que la
Main plus nu”
Au loin sur le côté
Un mouton paissait
Sur un talus d’ordures
“Plus nu que la main”
Un silence brûlant le
Saisit à la gorge
Alors il sentit dans son dos les
Epis pointilleux de l’herbe
Les marques des cailloux
Dans sa chair abandonnée
Et une sorte de vertige
Maigres il s’était af-
Falé harassé
Dans le bruit dru
De l’herbe broutée
Par les longues dents
Jaunes
A travers les paupières le
Soleil le pénétrait
Le trempait de tiédeur
Et ramenait en lui une odeur
De menthe et de myrte
“Plus nu que la main
Je suis plus nu que la
Main plus nu”
Au loin sur le côté
Un mouton paissait
Sur un talus d’ordures
“Plus nu que la main”
Un silence brûlant le
Saisit à la gorge
Alors il sentit dans son dos les
Epis pointilleux de l’herbe
Les marques des cailloux
Dans sa chair abandonnée
Et une sorte de vertige
Plus nu que cette main qui écrit "plus nu".
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup le bruit dru de l'herbe broutée. Ainsi que cette sorte de vertige dans la sensualité de la tiédeur et de l'odeur de menthe et de myrte, malgré le tas d'ordures et les moutons... Ces contrastes olfactifs entre le suint et l'herbacé...
J'aime beaucoup.....tout.
RépondreSupprimerCourir à la nuit est une nouvelle tendance du jogging.
RépondreSupprimerLes sensations de soi même se feraient plus aigües, plus fines,elles s 'accompagneraient de perte de repères.
Le coureur,ici, semble arrivé à un état de consomption. Dans ce poème,comme chez Bergmann, l'environnement accompagne cette sensation, « les chevaux maigres », « un mouton sur le talus » d'ordures évoquent le dénuement.Les sensations sont acérées, une odeur de menthe et de myrte se ramène en lui,l'embaume.Il se sent , totalement, épuisé,sans ressource, « plus nu que la main ».Le silence, brulant, signifie son épuisement.Sa chair est ,comme abandonnée , par la vie. Il ressent l'hallucination d'un corps à bout dont l'esprit flotte Le poème est factuel, clinique. Aucun son n'est émis par l'homme harassé.Il n'y a pas le moindre souffle de respiration, l'homme pense ,encore, il est capable d'évaluer son état, de ressentir quelques sensations mais il est détaché de lui même ,au point qu'il pourrait s 'évanouir ou sombrer dans une agonie tranquille. Le refrain « Plus nu que la main », comme une lente respiration,inspiration minimale,expiration en un long filet, scande ce qui peut être aussi bien le repos réparateur que l'endormissement définitif.Le dépassement de soi approche l'anéantissement. Ce texte distille, l'absurde , la vacuité, le ressourcement dans des ressentis sensoriels essentiels ,au contact de la terre.
Plus paumé que la main...
RépondreSupprimerle soleil filtre sous les paupières
RépondreSupprimerJ'adore les longues dents Jaunes et le soleil qui le trempe de tiédeur :)
RépondreSupprimerJe m'abandonne dans ce texte d'une sensualité moite et odorante.
RépondreSupprimerTu as le don absolu de montrer l'immensité de la vie (et l'imminence, parfois, de sa fin) dans les plus fugitives sensations... Bravo.
RépondreSupprimer@AdS. Ah ben, merci... je vous sais exigeante donc ça m' fait d'autant plus plaisir.
RépondreSupprimer@Brigitte. Merci. :)
@patrick Verroust. "le contact de la terre"... oui...
@JEA. Plus paumé, pas faux.
@Zoé. Si ça suscite une image, c'est bien.
@Michèle. Merci. :)
@Verticale. Pour la sensualité, oui, bien sûr.
@SophieK. Don absolu, t'exagères. Don Camillo, plutôt. :D
:D
RépondreSupprimer(Mieux que Don Juan, ou que Don Johnson, au fond.)