Les mains lasses posées sur
Son giron bleu
Sombre paumes
Ouvertes sur le plafond
Clair marqué
Des flambées jaunâtres
De l’éclair-
Age
Elle sommeille rompue pau-
Pières agitées par
Un frémissement de
Pensées d’images qui
Se bousculent
Elle sommeille s’en-
Fonce s’abandonne
A une forêt de bambous
Epais
A une végétation lourde
Que les larges gouttes
De la pluie n’inclinent pas
Elle sommeille les pieds
Dans les plis gras
D’une rivière
Elle sommeille
Piétinant le limon
Dont l’odeur anesthésie
La fatigue et
Les sens
Elle sommeille en
Happant dans sa main
Une boule de riz
Qui porte les traces
De la trame de
Son sac en toile
Elle sommeille en-
Core quand elle se
Réveille
Et que ses yeux
Charbon se heurtent
Au carrelage vert
Pâle de la pissotière
Où l’ammoniaque caresse
La peau d’une main
Fraîche
Son giron bleu
Sombre paumes
Ouvertes sur le plafond
Clair marqué
Des flambées jaunâtres
De l’éclair-
Age
Elle sommeille rompue pau-
Pières agitées par
Un frémissement de
Pensées d’images qui
Se bousculent
Elle sommeille s’en-
Fonce s’abandonne
A une forêt de bambous
Epais
A une végétation lourde
Que les larges gouttes
De la pluie n’inclinent pas
Elle sommeille les pieds
Dans les plis gras
D’une rivière
Elle sommeille
Piétinant le limon
Dont l’odeur anesthésie
La fatigue et
Les sens
Elle sommeille en
Happant dans sa main
Une boule de riz
Qui porte les traces
De la trame de
Son sac en toile
Elle sommeille en-
Core quand elle se
Réveille
Et que ses yeux
Charbon se heurtent
Au carrelage vert
Pâle de la pissotière
Où l’ammoniaque caresse
La peau d’une main
Fraîche
Terrible chute. Elle n'a pas fini d'être rompue.
RépondreSupprimerstatue de sel qui est endormie...
RépondreSupprimerLe titre « statue de l'endormie » nous met sur la piste d'une surprenante fouille archéologique poétique. Le catholicisme s'est emparé de personnages de laissés pour compte ou quasi, d'humbles en tout cas pour en faire des icônes religieuses. Francesco Pittau se les ré approprie pour nous. Il sort, de la châsse où elle est enfermée, la statuaire mariale pour la remettre en vie dans une pissotière. Il n'y a pas blasphème, simplement un repositionnement dans un réel plus concret plus trivial de ce petit personnage, infiniment humble, mis sur un trône, illusoire pompe à espoir.Le poème nous embarque dans une Asie du sud est. Ce reliquaire est le reliquat des bagages des colonisateurs blancs. La statue atterrit là,abandonnée, méprisée. Elle reprend vie,redevient un personnage bien réel, une pauvre femme dans sa misère. Les allers retours entre les éléments de vie et la pose mariale sont étonnants, ils donnent une force d'impact, puissante aux images suscitées.Francesco excelle dans ces peintures avec des mots et des éclairs d'images soudaines,surprenantes, vivantes qui traduisent ce qu'il donne à penser.
RépondreSupprimerEnfermée dans une pièce obscure sous l'éclairage jaunâtre d'une lampe, ou dans la nuit d'une forêt vierge de Sicile, la belle Endormie rêve de créatures mi-hommes mi-chèvres dansant près d'une vasque débordante et soulageant leur désir sur un voile oublié.
RépondreSupprimerMère-glaneuse, l'Enfant a déserté ses bras, les chargeant de bleuets et de lambeaux de ciel.
RépondreSupprimer@Dominique Boudou. Bien probable, oui.@JEA. Statue de sel, c'est vrai que... il y a de ça.@patrick Verroust. Vous avez dû penser à une Pietà mais je dois avouer que l'idée ne m'a pas traversé. Enfin, bon...@Michèle. Bucolique ?... :) Pourquoi Sicile ?
RépondreSupprimerLe rapprochement entre une Pietà bleue et une dame pipi,sœur de celle qui officiait ,jadis, à la gare de Lyon m'a semblé,évident. Où il se vérifie que le texte d'un auteur est une boite noire que le lecteur interprète selon ses propres grilles! Mais continuez d'ouvrir les portes de nos prisons....
RépondreSupprimerPourquoi la Sicile ?Par esprit d'escalier : "L’Endormie" m'évoque Claudel, Claudel "Le Soulier de satin" et une didascalie du "Soulier" prévoit de représenter autour de Dona Musique et du roi de Naples une "forêt vierge en Sicile", comme dans "L'après-midi d'un faune", le ballet de Nijinski dont j'ai rapproché les nymphes et la vasque de votre "Statue de l'Endormie".Mais le fin du fin (comme on dirait la fin des haricots), c'est que j'ai flashé sur la Sicile parce que je l'ai confondue avec la Sardaigne ! :)
RépondreSupprimerUne vie toute entière dans un poème - ou comment passer des rizières aux sous-sols des villes...
RépondreSupprimer@Sophie. Ah ben... rizières ===> sous-sols, c'est relié.
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