dimanche 15 avril 2012

Jérémie

Au cou du côté
Droit il portait
Une médaille de
Bouse plus large
Que sa large paluche
Dont il plongeait
Les doigts dans sa tignasse
Crasseuse et bouclée
Où l’on devinait
Des brins des graines
Des barbes et des brindilles
Accumulées depuis
Des temps incertains

Sa chemise ouverte
Hiver été sur un
Torse glabre et
Sur des côtes
Sèches et comme
Tracées à l’encre
Etait raide et
Chiffonnée

Il riait en fermant
Un œil disait
Souvent de sa bouche
En caoutchouc : “ F-faut pas
Me c-casser les c-couilles”
Puis il frappait de sa paume
La brique du
Vieux mur de ferme
Qui le verrait tous les jours

8 commentaires:

  1. La galerie de portraits, inspirée de Francesco Pittau s'agrandit d'un nouveau personnage, celui d'un garçon de ferme bègue et sauvage à qui "F- faut pas c-casser le c -couilles". Il appartient au corps de ferme autant que les briques du mur "qui le verrait tous les jours". Si , par la volonté de leur créateur, tous ces personnages devenaient protagonistes, une vaste fresque se mettrait en branle , du Bertolucci avec les errements des aventures humaines ,en plus.

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    1. J'ignore si ce sera du Bertolucci mais j'ai bien l'intention d'en écrire encore beaucoup. En tout cas.

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  2. Ah oui, magnifique portrait. Du grand art!

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    1. Merci, m'sieur... venant d'un homme d'images, c'est d'autant plus... enfin, bref...

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  3. Faut pas avoir connu la bouse et le cul des vaches pour trouver ça attachant !

    Marrant le lien entre branle et Bertolucci... (prononcé à l'italienne)

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    1. Jamais dit "attachant"... c'est pas trop mon problème, en fait... :)

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  4. J'étais resté penché sur le com de verroust...

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  5. Pas de lamentations
    de long poème alpha
    Bétique sur
    La brique du
    Vieux mur de ferme

    :)

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