lundi 23 avril 2012

Vers la sieste profonde

Un pas puis un autre
Un pas puis un temps
Un pas puis un autre
Dans la chambre où la
Pénombre rouge-
Atre ébranle les murs
Blancs jetés en pâture
Aux figures grouillantes
Du presque sommeil

Un pas puis un autre
L’après-midi pétrifié
Dans la lumière de
L’été vibre comme une
Peau mise à sécher
Des soupirs traînent
Dans les ruelles harnachées
D’ombre que traverse
Parfois un éclat de silex

Sur un bout de couverture
Tortillé en couronne
Le chien piaule
Son rêve de viande et
De vent
Puis les pas s’arrêtent
Le souffle s’épaissit
Et des fleuves glacés
S’engouffrent dans
La chambre

4 commentaires:

  1. Un poème sonore , très agréable à déguster. Francisco agence les mots , leurs sonorités en métaphores et allégories vibrantes.Les « pas » cadencent la scène , comme une horloge ou le cœur qui bat.Les étés du sud vivent dans ce récit . « La pénombre » est incandescente, « l'air pétrifié » vibre. La psyché, en surchauffe,envahit la pensée, grouille sur les murs blancs.Les soupirs des vivants sont lourds, chauds, même le chien rêve « de viande et de vent », allitération hardie. De strophe en strophe le rythme se ralentit, l'endormissement approche, l'environnement devient plus apaisant, le chien familier est une figure rassurante Les pas s’arrêtent, le souffle s'épaissit, c'est la plongée dans le sommeil profond comme la mort. Une jolie séquence poétique où les métaphores surprennent, s'imposent d'évidence. La minutie du mécanisme d'horlogerie mis en branle est remarquable.

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