Le pied à peine
Posé sur la
Terrasse le soleil
M’a planté ses
Fourchettes dans les
Yeux
Je suis resté
Sans respirer une
Seconde
Puis le souffle
M’est revenu
Et j’ai senti
Le décor
S’ouvrir comme
Une main
Par-delà les
Chemises pendues
Dans la chaleur saisie
Par-
Delà l’horizon
A chaque ins-
Piration
Les fourchettes
S’enfonçaient davantage
Fouillant les
Orbites jusqu’au
Noyau
Fallait tenir
Sais pas pourquoi
Mais fallait
Tenir te-nir
L’horizon brûlait
Sans fumée
En tremblant
Et doucement très
Doucement les grilles
Tombaient
Sur mes yeux
Se refermaient sur
Le silence
Sur une obscurité
Pullulante
Me suis réfugié
Dans la maison
Où la pénombre
Prend à la
Gorge
Et assèche
La voix
J’ai voulu ne plus
Penser à rien
Posé sur la
Terrasse le soleil
M’a planté ses
Fourchettes dans les
Yeux
Je suis resté
Sans respirer une
Seconde
Puis le souffle
M’est revenu
Et j’ai senti
Le décor
S’ouvrir comme
Une main
Par-delà les
Chemises pendues
Dans la chaleur saisie
Par-
Delà l’horizon
A chaque ins-
Piration
Les fourchettes
S’enfonçaient davantage
Fouillant les
Orbites jusqu’au
Noyau
Fallait tenir
Sais pas pourquoi
Mais fallait
Tenir te-nir
L’horizon brûlait
Sans fumée
En tremblant
Et doucement très
Doucement les grilles
Tombaient
Sur mes yeux
Se refermaient sur
Le silence
Sur une obscurité
Pullulante
Me suis réfugié
Dans la maison
Où la pénombre
Prend à la
Gorge
Et assèche
La voix
J’ai voulu ne plus
Penser à rien
Crucifié de lumière chaleur; de l'autre côté le sommeil comme une punition. Moment grinçant de l'heure creuse dans un sud implacable.
RépondreSupprimerEt encore du linge qui pend.
Eh bien; j'aime.
Un sacré coup de fourchette!
RépondreSupprimerMais que
Mange-t-on
Là-bas...
Autre
Que des carbonades?
la violence du décor le matin au réveil, qui nous saisit, nous retourne et nous attendrit comme un bout de steak...
RépondreSupprimerj'aime beaucoup :)))
Moi, je préfère définitivement ce texte à tout "déjeuner de soleil".
RépondreSupprimer"Z'aviez mangé une frite entre l'heure de midi ?" (sic).
RépondreSupprimerA lire avec de bonnes ray-ban, au moins ! :)
RépondreSupprimerBeau ! Très beau !
RépondreSupprimer"L'obscurité pullulante" mhmm
Dans la première strophe, la rapidité de l'attaque avec le pied à peine posé est bien montrée. On a l'impression que le personnage sort de table et qu'à son tour c'est lui qui subit des fourchettes. Ca donne un soleil-ogre, dévoreur, en appétit pervers.
RépondreSupprimerLe décor s'ouvrir comme une main : on est toujours avec cette notion de gigantisme. Le personnage est un enfant-proie pour cet instant.
"Fallait tenir, sais pas pourquoi". Ca aussi c'est fort. Parce qu'aussi, on se tient en "falloir vivre, et on ne sait pas pourquoi non plus.
Et puis je vois l'horizon trembler sous la fournaise. Je suis presque dans un western à présent.
L'attaque de la pénombre qui empêche un refuge apaisant et entier est bien trouvé.
La dernière phrase me plaît bien aussi. Parce que pour moi, ne plus vouloir penser à rien, c'est donc ne pas y arriver et le savoir. C'est un constat anticipé d'échec.
Vous m'emmerdez, Pittau. J'vais pas tartiner des comm' à l'infini à chaque fois. Mais bon. Vos textes me parlent à un point... Je ne sais pas pourquoi. Mais ils me parlent.
On dirait deux spécialistes des 12 cylindres en huit à plat sur le V, devant un modèle inconnu...
RépondreSupprimer(la fourchette dans les yeux, c'est du rugby ?)
@Vinosse : j'ai vu qu'un personnage dans l'texte, c'est qui l'deuxième ?
RépondreSupprimerVinosse, t'es génial.
RépondreSupprimerFrancesco, ben... toi aussi. Ah là là.
:0)
Aride.
RépondreSupprimerJe dois quand même vous avouer que vos cesures me laisse perplexe. Venant d'un autre que vous, je pourrais croire à une coquetterie pour se démarquer. Mais je ne peux pas vous soupçonner d'un truc pareil. Alors, quoi ?
@kouki. Sud implacable et linge. Punition. T'as tout pigé.
RépondreSupprimer@Vinosse. Du lapin aux pruneaux.
@Mu LM. J'aime bien le "steak attendri" tel que vous l'évoquez.
@Chr. Ça m' fait très plaisir.
@datura. Cher lapin chasseur, j' parle du lapin aux pruneaux plus haut. :D
@αяf. Qui vous a dit que c'est la marque d' mes lunettes ?
@Isabelle C. Venant de vous, ça m' touche d'une façon particulière.
@AdS. J'adore vous emmerder. J' trouve que vous tartinez bien. :))
@Vinosse. Deux spécialistes ?... Sinon, pas rugby : bagarre de cour de récré : la fourchette, puis la brûlure indienne... :D
@Sophie K. Y a qu'un génie dans l' coin, et c'est Vinosse.
@FM. La perplexité est bonne pour l'esprit. Alors ? Alors, rien. Disons que j' suis coquet. :D
@ Francesco : D'abord je vous dis merci pour le lien. Cela me plait d'être chez vous à côté d'Anna. (vous apprenez vite la technique, vous. Pour un intello je veux dire :0)).
RépondreSupprimerEnsuite je reviens à la charge :
A chaque ins-
Piration
Cette césure par exemple, est-elle là pour que notre respiration se bloque à l'inspir ? Et celle-ci :
Et doucement très
Doucement les grilles
est-ce pour ralentir le mouvement jusqu'à l'arrêt ? Vous disiez que votre travail d'illustrateur intervient dans la disposition de vos poèmes. De quelle manière ?(coquette, et puis quoi encore :0)).
J'ai dit 2 spécialistes, toi et Anna...
RépondreSupprimerIl me semble
Vous
Entendre communier ... sur le sujet!
@Vinosse : ouais, ça commence à m'agacer un tantinet d'ailleurs.
RépondreSupprimer@Vinosse. Si on communie, en tout cas, tu donnes pas ta bénédiction.
RépondreSupprimer@AdS. Pour une femme, on dit une tantinette.
Vu que tout a été dit - que c'est beau! beau! - je relève juste "une tantinette"! :)
RépondreSupprimerEncore une colonne vertébrale, des mots qui me font un peu mal (pas à cause des fourchettes dans les orbites, ça c'est pas grave), à cause du réel qu'ils donnent à voir. oui, voir.
RépondreSupprimer@ Monch' : Oui, mais les génies de mes génies sont mes génies. Et chtoc.
RépondreSupprimer@Depluloin. Relevez tout ce que vous voulez, vous êtes ici chez vous.
RépondreSupprimer@jibé. Ouais, j' voudrais faire une vertèbre après l'autre.
@Sophie K. Mouahahahahahahah ! C'est génial. :)
@FM. J' vais essayer d' vous répondre un peu— une chose me casse les bonbons : l'immense et pelant marmonnement du français et son vieux ronron autour des 12 et 8 pieds... Y en a un paquet qui ont identifié ce ronron comme la "musique" du français, la Grandeur de la Langue Phrançaise... ben, moi, ce ronron y m'emmerde ferme. Alors, j'essaie de lui foutre un gnon de temps en temps. j' pourrais donner une explication plus circonstanciée mais ce serait lassant.
RépondreSupprimer@ Francesco : Je suis assez d'accord, l'alexandrin et l'octosyllabe sont devenus des cercueils. Il n'empêche : tu es l'un des rares à savoir les maîtriser à fond, j'ai pu le constater, et ça, je trouve ça beau...
RépondreSupprimer;-)
De chevââl...
RépondreSupprimerQuand j'écrivais des poèmes, vers 1970, je me suis piqué, sans aucune influence extérieure, de les écrire en tous sens, coupés, tranchés, mots explosés et bridés les uns au-delà des autres, mais toujours avec un fil conducteur... Les 3 personnes qui les ont lus n'ont pas été frappés de mon génie...
J'avais refait mon "Voyelles" personnel...
Qu'est-ce que vous lui avez fait au soleil pour qu'il vous pique de la fourchette ?
RépondreSupprimerLes lunettes de soleil, ça existe.
Belle atmosphère très photographique et des mots qui atteignent en plein leur cible : les lecteurs !
euh.. . ici, on pourrait en lire un ou deux, des alexandrins de francesco Pittau?
RépondreSupprimerDes briques, des sonnets bien calés, empilés.
Je plaisante un peu, mais je n'ai rien contre la forme classique. C'est aussi ailleurs que cela se joue.
Beau texte. Les images durent après la lecture !
RépondreSupprimerLa sieste est un art difficile, la poésie aussi. On ne peut pas maitriser les deux ;-)
RépondreSupprimerC'est plus une sieste,
RépondreSupprimerc'est l'après midi qui y passe.
T'auras plus sommeil ce soir !
@Sophie. Je sais pas quoi t' dire sans avoir l'air con. Peut-être que : justement cette certaine maîtrise m'a lassé.
RépondreSupprimer@Vinosse. Je l' dis tout l' temps qu' t'es un génie à bouillir.
@jibé. Quand je disais que je n'aimais pas le ronron, j' suis bien conscient que d'autres l'utilisent d'une façon qui les satisfait. Et je lis un paquet de poèmes de facture "classique" sans que ça me gêne. Je parlais à un niveau personnel, pas d'une façon générale. J'aime beaucoup les inventions formelles de Queneau avec les mètres classiques, ou Supervielle qui n'est pas un grand inventeur à ce niveau-là.
@Dominique Boudou. Ah, ça, ça m' plaît.
@Blue Jam. Et je dors comme un bébé. :)
@L..........................uC. Merde, juste au moment où j' commençais un chouette rêve !
"Je suis resté
RépondreSupprimerSans respirer une
Seconde
Puis le souffle
M’est revenu
Et j’ai senti
Le décor
S’ouvrir comme
Une main"
J'adore, comme j'aurais aimé qu'elle fût mienne cette image là ! Bravo
@Les héphémères. Merci...
RépondreSupprimerJe n'utilise ni le 8, ni le 12. Mais j'aime en lire ou en découvrir d'ancienne facture. En poésie contemporaine, ça date, en effet, mais on peut quand même faire de belles découvertes comme Bernadette Throo par exemple, même si depuis le recueil "Ce peu de nous" paru chez Editinter en 98, sa poésie s'est affranchie de la rime et de la versification :
RépondreSupprimerSais-tu ce que tu fais
ce qui en toi se fait
quand tu restes des heures
comme statue de plâtre
au cœur de ce jardin
avec ton livre
que tu ne lis pas,
tes lèvres
qui ne s’ouvrent pas,
tes mains
bonnes à rien ?
Et tout ce temps que tu laisses couler
tout ce temps qui ruisselle
et se perd comme une eau
hors d’un tuyau percé.
Argile poreuse, ô ma vie,
je ne veux pas enclore tes richesses
dans la resserre avare de l’utile
et des instants comptés
(je l'avais lue votre réponse, mais comme vous ne vouliez pas aller plus loin, je n'ai pas voulu insister).