samedi 31 juillet 2010

Une cour, plein sud

Les feuilles rôties
Et recroquevillées
Du néflier
Ont volé sur les dalles
Soulevées par le 
Sirocco
Pendant que des ouvriers
De l’autre côté
Du mur rouscaillent et
Ferraillent sans faiblir
Montant vers le
Ciel des tuiles
Brûlantes

Plus loin une vie
Paisible
S’épand sous l’azur
Qui mitonne et
Cherche son point
D’ébullition

Tu patienteras jusqu’-
A l’heure prochaine
Tu patienteras jusqu’-
A la nuit
Tu patienteras ainsi
Sans infini

23 commentaires:

  1. J'aime cette opposition "vacances" / "travail" entre les feuilles qui se font rôtir (vacancier qui bronze), appétissantes comme des chips à l'apéro d'un avant-barbecue aussi. Recroquevillées aussi c'est bien trouvé. Les néfliers c'est magnifique y'en a pas mal par chez moi.
    Et puis ça me fait penser à l'expression "des nèfles !", avec les ouvriers plus loin qui travaillent pour que dalle (dalles qu'elle survolent, ces feuilles)
    Avec le Sirocco et le Sud dans le titre, j'imagine les ouvriers méditerranéens, bruns, râblés. (je fais ce que je veux avec mes clichés). J'aime qu'ils ferraillent sans faiblir, parce que c'est exactement ce qu'ils vivent. (contre des moulins à vent ?). Et ces dalles brûlantes, qui évoquent la chaleur d'un été probablement, et donc des vacances, du loisir quand ces gars portent des dalles qui les brûlent. (même avec des gants quand il fait très chaud, hein ! bref...)
    Montant vers le ciel, je ne vais pas dérouler toutes les symboliques mais c'est énorme.

    Plus loin une vie paisible : ça c'est une transition balèze, j'admire. L'azur qui mitonne et cherche le point d'ébullition renvoie aux feuilles qui rôtissent. Le texte est sensuel.

    La dernière strophe permet la catharsis. Magnifique.

    (Faites chier, Pittau)

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  2. Comme Ads mais en plus court : c'est beau !

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  3. Je ne commente jamis derrière ADS, elle me vole toutes mes idées. :0)
    C'est puissant et paisible en même temps, écrasé par la chaleur et le turbin, allégé par ce mouvement d'offrande au ciel. Et comme toujours, cette faculté en trois mots, d'inviter tout un paysage.
    Pittau a rencontré le doigt de Dieu (il va me bouffer toute crue).

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  4. un deux en un très évocateur, plein de sonorités qui accrochent d'abord puis, dans la deuxième partie, qui coulent. Du chaud et du sec on passe au bouillant humide. Du bruit à la quiétude.
    Les trois "tu patienteras", chacun à sa propre mesure (heure, nuit, infini), font comme une ligne de fuite. Une respiration qui va s'amplifiant. Très bon, Pittau.

    @AdS: on fait la course? :))

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  5. Bon, alors moi, qui ne suis pas prof de français, je vais vous dire : patienter sans infini, ça va pas être possible. Et puis j'aime la chaleur et les trucs qui rôtissent comme le chant des cigales, les pôv gars qui suent et qui rouscaillent, ils ont du mérite parce que leurs patrons se bronzent les côtes du côté de Menton, qu'ils ont signé des contrats à n'en plus finir et que donc forcément ils envoient les ouvriers en vacances pour construire des pyramides.

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  6. Un mec qui glande pendant ses congés, qui s'emmerde et qui culpabilise...
    De n'être pas un salarié en vacances au camping des flots bleus.

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  7. Je ne suis pas sur la liste des blogs de môssieur. Je ne dirai donc rien et n'en pense pas moins!

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  8. (Mouhahahahaha, Zoë ! On te verrait presque taper du pied, c'est meugnon...)
    Rhô "l'azur qui mitonne"... Pittau, vous êtes un Ogre (tu permets que je te voussoie ?)

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  9. @brigetoun. Si c'est ça, ça m' suffit amplement.
    @AdS. Parfois, vous m' sidérez, AdS. J' comprends pas toujours comment vous faites pour retrouver certains éléments non mentionnés. Mystère.
    Sinon, j'ai l'impression de devoir prendre comme un compliment le fait de vous faire chier, donc j' suis content d' vous faire chier, AdS. :)
    @Ch. Sanchez. Ben, merci.
    @FM. AdS vous a piqué des trucs ?... C'est moche.
    Vous êtes sûr que c'est un doigt, vu toutes les histoires qui courent. Et puis de qui le doigt ?
    @jibé. Merci. J'aime bien que vous aimiez. :)
    @Moons. Non seulement ça va être possible mais j' vous garantis que c'est possible depuis un bon moment.
    @Vinosse. C'est une interprétation. Mais les Flots Bleus, j'ai comme un doute.
    @Zoé. C'est passque tu n'en penses rien et pis c'est tout. :D
    @Sophie K. Merci, Sophie. Je vous permets de me tutoyer... merde, me suis gouré... :)

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  10. @Pittau : oui, c'en est un. (Hélas)

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  11. Elle m'a piqué le doigt de dieu que nous conservions de générations en générations, quesse que vous croyez. Elle se lèverait pas pour un auriculaire même s'il y avait écrit dessus : APPUYEZ SUR LE BOUTON ! (Allez Pittau, vous pouvez le faire, ça va changer votre vie).

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  12. @FM : oui, tu me connais bien :o)

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  13. Je trouve qu'on appuie beaucoup sur les boutons, ces temps-ci. C'est curieux.

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  14. Vous penserez ce que vous voulez mais c'est dommage d'autopsier un texte pareil alors qu'il n'a pas encore passé l'arme à gauche.
    A moins que vous soyez déjà un fantôme pour avoir droit à de telles lectures analytiques !
    A.L.

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  15. @A.L. : j'ai déjà entendu des conneries mais celle-ci pas encore dites donc :o)
    Depuis quand en lisant un texte on ne peut pas exprimer l'effet qu'il produit ?

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  16. Comme quoi tout le monde brûle par les deux bouts,les feuilles, les ouvriers, les tuiles, quell'che fa niente et même l'azur ... Condamnés à rôtir tous !!
    Moi, je choisis le sirocco alors !

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  17. C'est un peu l'effet que ça me fait, Anonyme : autopsie d'un crime. Ça dépend qui est Sherlock, remarquez.

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  18. @AdS. Ben, on peut pas dire que ça soit de gaieté de cœur.
    @FM. Le bouton ? Oui, bien sûr. J' l'ai fait et ça n'a rien changé.
    @Sophie K. Ouais on appuie beaucoup sur des boutons ces temps-ci. C'est un truc qui s' fait.
    @Anonyme. Oh, avec un texte on peut faire c' qu'on veut quand il est public, le comprendre, le foutre en pièces ou pas. C'est égal.
    @AdS. Vous pouvez si vous en avez envie mais vous êtes pas obligée.
    @Sophie K. :)
    @Kouki. Pourquoi j' suis pas étonné par ton choix ?
    @Moons. Elémentaire mon cher Watson. :)

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  19. J'l'aime bien, tiens, ce texte. C'est vrai ? vous cravaillez ?

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  20. @Enfantissages. Merci, mam'zelle. Sinon, j' cravaille cromme vous.

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