Assis dans la pièce
Obscure il entendait
Le remuement im-
Mense que la mer
Menait dans la nuit
Balayée par le vent
Le flot avait
Gagné sur les rochers
Creusant avec obs-
Tination son chemin
Laiteux
De la plage en-
Combrée jusqu’au
Fond de la maison
Aux plâtres froids
Dans la pièce voisine
Les ombres bougeaient
Sous la lumière
Electrique
Les voix s’épandaient
Tandis que l’ombre
Bourdonnait au pied
Des fauteuils
Comme une marée
D’insectes
Et il se raidissait
A peine un peu
Quand l’obs-
Curité plus lourde
Venait lécher sa
Jambe d’une langue
Frissonnante
Bruissante solitude de cet homme...
RépondreSupprimerEn lui la nuit va entrer, il la veut.
RépondreSupprimerla deuxième strophe, j'aime entends sens.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup les deux premières et la dernière strophe, et vraiment ; on voit et on entend... (Et j'me demandais du coup si la troisième était réellement indispensable, mais c'est moi.) :0)
RépondreSupprimertiens, j'en frissonne !
RépondreSupprimerla mer monte, la nuit se répand, l'angoisse se glisse. Tout en sons qui se répondent, mmm nnn, et des bourdonnements... ça fait du bruit, la nuit...
RépondreSupprimerParadoxal sommeil... ça m'étonne pas, à fréquenter les cimetières on joue sa nuit en 4 actes et on finit unijambiste ! :-)
RépondreSupprimer@la bacchante. Exact : bruissante. Merci de votre passage.
RépondreSupprimer@Kouki. Je crois bien qu'il la cherche, ou qu'elle l'a trouvé.
@Kouki (bis). :)
@Sophie K. Je vois ce que tu veux dire mais la troisième est là pour ouvrir une perspective supplémentaire. Il est seul sans l'être vraiment.
@Ch. Sanchez. Une p'tite laine ? Sans rire : j' suis sensible à c' que vous dites.
@jibé. Comme d'hab', j'adore votre façon de lire. :)
@Frédérique. Finaude, Frédérique... :)
c'est tout d'une traite ! quelle vivacité ! et pourtant... un je ne sais quoi de molesse :-) je lis cette pièce comme une pièce d'étoffe, soyeuse et rugueuse à la fois... une urgence oui ! mais indéterminée, diffuse, lancinante... on est à la fois alanguie et haletante dans la lecture... "ça frissonne" en effet ! sans doute, je divague... mais ça sert à ça, non ? :-)
RépondreSupprimerLes plâtres froids, l'ombre comme des insectes bourdonnants et la langue frissonnante de l'obscurité... autant d'images qui posent le décor et installent l'ambiance. Il me semble qu'il est obligé d'être là, qu'il ne l'a pas choisi.
RépondreSupprimerJ'aime les sons amplifiés par l'obscurité. Le remuement de la mer tellement violent qu'il couvre le bruit du vent. La vue n'est pas sollicitée, on entend encore plus fort.
RépondreSupprimerJ'aime le sillon laiteux et le plâtre froid en rappel. (on imagine la mer glacée)
L'ombre bruyante comme des insectes c'est une chouette trouvaille. Et cette marée comme la mer là-bas dehors. Tout est liquide et bruyant.
Les voix et les ombres dans l'autre pièce sont traitées au même niveau mais avec moins de force : Bruit et obscurité.
J'aime les mots "épander" et "remuements".
Le "et il se raidissait à peine un peu" est très fort, parce qu'au début du poème déjà il est assis. Tout semble menaçant, mais il reste passif, même quand "l'attaque" survient. Peur, résignation ou plaisir intense ? (la langue frissonnante permet de se poser la question, elle peut être délicieuse ou écœurante.)
Vous m'énervez, Pittau.
Ah, ces corporatistes ! Que dire après leur embaumement qui ne soit mal perçu ?
RépondreSupprimerAprès mon langage trivial et sans fioritures, je dirai : cette solitude silencieuse face à la mer envahissante, indifférente à ce qui se passe à côté, cette résignation presque naturelle, une passivité presque prévisible dès le début …peut-être sans lendemain…
« La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer »
A.L.
@A.L. : c'est de Baudelaire ? (suis nulle en poésie, désolée)
RépondreSupprimerOuarf
RépondreSupprimer@ Ads
RépondreSupprimerça m'étonnerait ! Vu juste : "L'homme et la mer"
(spleen et idéal)
A.L.
L'absence "technique" des virgules, y compris après "nuit" donc, et, sans doute, la seule volonté de l'auteur font qu'ici c'est la seule nuit qui est balayée par le vent - ouf !
RépondreSupprimerJ'aime.
@carole. Vous ne divaguez pas... c'est même l'effet recherché... :)
RépondreSupprimer@FM. Y a des chances pour qu'il n'ait pas choisi.
@AdS. En tout cas, vous décortiquez, décortiquez... j' suis baba. Sinon, vous pouvez pas imaginer combien j'aime vous énerver. :D
@Anonyme. Vous avez dit "corporatistes" ? Bon. Curieux tout de même. Et Baudelaire pour terminer.
Résignation presque naturelle face à l'envahissement ? Ouais...
@Vinosse. Un nonosse ? :))
@Chr. Borhen. Oui, la nuit seulement. Et l'auteur est tout puissant. :D
Double mouvement.
Merci d'aimer. :)
j'aime le mot remuement.
RépondreSupprimerj'aime les voix qui s'épandent
j'aime ce poeme tout court (chais pas pourquoi je veux developper :)