samedi 29 janvier 2011

La terrasse

Sous le vent descen-
Du des collines les
Draps battaient comme
Des paupières
Les ombres des nuages
Vastes couraient
Sur la plaine au loin
Et la femme portait son
Regard sur les ronces le long
Des bordures calcinées

Elle avait sommeillé
Rêvé noir les bras
Repliés sur son
Visage en fatigue
Elle avait écarté les
Songes et remâché
L’après-midi d’étuve
Sec comme un
Os

Pour dissiper la
Salive amère une
Orange fripée
Avait suffi une o-
Range dont la chair
Lui emplissait encore
La bouche

Dans sa robe de
Toile ocre sable
Elle se balançait avec
Le vent frappée
Par les ailes des draps
Et elle souriait d’un
Sourire teinté
Par la nicotine

11 commentaires:

  1. patrick Verroust29 janvier 2011 à 14:52

    Ce poème est un tableautin . Un long mouvement, un lent travelling, au rythme tranquille vient se focaliser sur le sourire « teinté de nicotine » de la lavandière. Au cinéma, on parlerait d'un regard caméra. Les vers , amples au départ du poème, deviennent plus concis au fur et à mesure qu'ils se rapprochent de la femme puis l'accompagne dans son état. La première partie est très visuelle puis le récit devient très corporel. Il plonge dans l'état de fatigue, physique et psychique de la femme. Il se confond avec son ressaisissement qui puise plaisir et énergie dans la chair de l'orange et à savourer le moment présent en laissant s'envoler dans le vent, la dureté du labeur.

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  2. Patrick Verroust a raison ; c'est un tableau. mais je serais bien incapable de le peindre, pas même la nicotine sur le sourire.

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  3. Encore une séquence en boîte! Avec ce souffle des grands films... des vastes espaces... (Pour la version US, nous lui blanchirons les dents!;)

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  4. Mmh ! Le vent chaud qui fait claquer la toile et qui dessèche la peau... On y est, et la route, au loin, poudroie entre les cailloux.

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  5. @Kouki. Mer
    Ci
    @MuLM. Je dois avouer que le visuel, ça me parle.
    @AdS. Tant mieux. J' vous sais pas facile.
    @patrick Verroust. Inutile de dire que je prends "tableautin" avec plaisir.
    @Dominique Boudou. Si vous l'avez vu, pas la peine de le peindre.
    @Depluloin. Ah non, les dents sans nicotine, c'est plus pareil.
    @SophieK. :)

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  6. J'aime les césures, enjambement rejet contre-rejet, qui dans le second paragraphe induisent toutes les lectures...
    Toujours mille lectures dans chacun de vos poèmes bien sûr, mais là.

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  7. @Michèle. Toujours heureux de vous lire.

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  8. Ces jours-ci je découvre vos poèmes en parcourant votre blog. La vache ! c'est bon de vous lire.

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