dimanche 27 février 2011

Une minute mémorable

Accoudé au
Balcon du
Quatrième é-
Crasé par un
Soleil tonitruant
Il entendait les
Cloches du
Dimanche baratter
Et bouleverser
La quiétude éclater
Dans le bleu
Etourdissant
Tandis que tout
En bas
Grise tassée
Sur le trottoir
Une femme ba-
Layait l’eau rouge
Sur les pavés
Assombris

L’odeur de l’eau
Est montée
Jus-
Qu’à lui
Comme une écume
Frissonnante
Et le bruit de la bros-
Se sur les pavés
S’est incrusté dans
Sa tête  et sa mémoire
Avec la
Précision et l’a-
Cuité d’un coup de couteau

21 commentaires:

  1. Tous les ingrédients habituels utilisés par F. Pittau sont réunis, le soleil, la chaleur , la luminosité, le bruit, excessifs,assaillants mais il n'y pas la tension habituelle, vrillante. Le poème va son erre comme mené à rênes souples jusqu'à « l'eau rouge » « l'acuité d'un coup de couteau » . Le lecteur est saisi comme le spectateur, il occupe, presque, la même place.. Une action criminelle a du se passer,il n'est rien dit du drame qui s'est joué,l'imagination peut vagabonder. La seule chose qui lui est offerte est de saisir l'instant de le sentir. Les mots choisis, rouge, écume, les allitérations en S,en B en C, suggèrent le sang,un coup de couteau porté. L'incrustation dans la mémoire du spectateur marque le choc ressenti comme à son insu. La violence de la scène, la vision de l'eau,son odeur, le bruit de la brosse étire la minute qui ne finira pas de marquer la mémoire.l'essentiel est là.

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  2. une minute mémorable : un coup de couteau pour fendre la mémoire ?L'eau est un drole de Jus- y a de l'écumemanque que les râles :)

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  3. Chez vous les couleurs sont rumeurs, bien plus, elles pulsent.

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  4. le soleil tonitruant et les cloches qui barattent ... grrrr tu minerf !!et c'est quand qu'on t'entendra les lire ces textes hmmm ?? (tu sais moi, les césures, me les faut pour de vrai)

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  5. Que peut-on baratter si l'eau a l'odeur, le goût du sang ?

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  6. Accoudé auBalcon duQuatrième é-Crasé ... Déjà, je suis contrariée ... pensais que "tage" viendrait, bien sûr ! Mais non.C'est la chute annoncée, son instantané."... La quiétude éclater ..." ce n'est pas la petite notre, à chacun, c'est LA quiétude, celle d'une vie entière, définitivement perdue.Maintenant je pense à lui.Cette densité là !

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  7. Eh ben, ce n'est pas rien de lire vos poèmes et leur(s) cortège(s) de contributions...Il faut s'y reprendre à plusieurs fois, parce qu'à chaque étage, une lecture nouvelle, l'image et le son qui bougent...Pour une énième lecture, c'est la grammaire qui m'agrippe : L'imparfait nous installe devant le (à côté du) tableau, presque un peu englués, avec ce temps proche de l'immobilité:[Il entendait lesCloches(...) Une femme ba-Layait ]quand tout à coup, nous sommes la proie d'une secousse temporelle :[L’odeur de l’eauEst montée(...)Et le bruit de la bros-Se sur les pavésS’est incrusté ]Le sol se dérobe sous nos pas, on entre dans un univers instable... dans lequel on n'a plus qu'à se débrouiller :)

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  8. Un peu lourd mon commentaire. J'étais tellement dedans que j'ai pas regardé ce que ça donnait. Scusi. Pouvez l'enlever, ça me soulagerait :)

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  9. @ Patrick Verroust : et quels ingrédients !

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  10. @brigetoun. En tout cas, une eau qui ne s'efface pas.@patrick Verroust. Comme d'habitude, vos commentaires apportent des développements inattendus.@Mu LM. Que les râles ? :)@Frederique. Oh si j'arrive à les faire vibrer un peu comme vous le faites, je serai satisfait.@kouki. Quand j' t'énerve, ça m' plaît beaucoup. Pour les césures, je sais, t'as du mal mais faudra te contenter de ta propre lecture, moi j' lis pas. J' sais pas lire. :)@Dominique Boudou. On baratte ce qu'on peut.@Isabelle C. J'imagine bien que c'est la quiétude perdue à jamais.@Michèle. Et vous voulez que je supprime votre commentaire ? Vous êtes sûre. Il m' plaît beaucoup votre commentaire ! Si vous insistez, je le supprimerai mais c'est dommage.@FM. Non, l'assassin c'est le majordome. Vous connaissez pas vos classiques.@Douglas via Verroust. Cuisinier ? :)

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  11. Euh... oui, enfin... pas tout à fait.Je...heu...bricole ! ;7)

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  12. des développements inattendus? J'essaie de cerner au plus près ce que vous voulez faire ressentir. Vous écrivez des photographies instantanées, des moments où la souffrance, la violence physiologique, psychique submergent le sujet. Vous "contraignez" le lecteur à affronter cette vision sans lui laisser d'échappatoire. Tout le reste, le décor, l'atmosphère, la chaleur...ne sont que la construction du long couloir,fabriqué avec des mots choisis et assemblés avec une minutie d'horloger, pour amèner à l'inéluctable vision.Je peux me tromper mais, je m'en voudrais de troubler le fonctionnement de votre blog.J'ai bien aimé l'analyse méticuleuse de Michelle.

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  13. @Michèle. J' vous en prie.@Douglas. Ben, j' bricole aussi. :)@patrick Verroust. Je voulais dire que vous apportiez votre éclairage sur le texte (qui n'est pas toujours le mien au millimètre), et c'est cet éclairage qui est intéressant.

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  14. "L'assassin était le jardinier, qui se réjuoit d'un nouveau criiime, l'assassin est toujours le jardinier, qui néglige lilas, bleuets, myosotis pour se trouver une victime."C'est vous qui méconnaissez vos classiques. Tenez, pour vous instruire : http://www.youtube.com/watch?v=2rPI1joDlIg

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  15. @FM. Si vous appelez classique n'importe quel texte avec des rimes... C'est chiant au possible vot' truc. J' vais r'tourner écouter Lou Reed et lire Norge. Tiens.

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  16. @ P. Verroust (et aux autres :)Les échanges ont à porter sur le poème, et désolée donc, de revenir sur mon comm. Mais l'honnêteté commande : je n'ai hélas rien inventé. J'applique, parce que je l'ai ressenti comme tel à la lecture de "Une minute mémorable", - et je vois bien la force de ce titre -, la réflexion d'Echenoz sur les "temps verbaux" (qu'il conçoit comme une boîte à vitesses), reprise par Volkovitch dans "Coups de langue", (Maurice Nadeau, 2006).

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  17. @ FP : Ne vous faites pas plus cultivé que vous ne l'êtes :0)

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  18. @FM. Je ne connais QUE Lou Reed et Norge. :(

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