jeudi 8 décembre 2011

Finir, l'été

“Laisse entrer l’ombre
Laisse venir la nuit
Dans la chambre encore é-
Blouie et laisse les branches
Effleurer ton visage
Apaisé”

Une odeur de buis et de cendres
Coulait sur les murs crépis
Les cling ! et les clang ! dégringolaient
Dans la chaleur stupéfaite

“Ce cœur qui grince et
Qui s’étrangle ce cœur
Jamais plus dans la clarté
Imparfaite dans le foisonnement
Des jardins
Qui crèvent de soif dans
La joliesse de la ville abasourdie
Dans la pente affolée qui
Conduit au robinet public”

Des bœufs passent sans fin
Devant la grille un feston
De bave collé au mufle
Et les cri-cri-cri des insectes
Tournent la tête alors que tu
Poses une main sur le siège
En cuir chauffé à blanc
De la motocyclette et que tu sens
Un ange s’affaler à tes
Pieds dans un poudroiement de
Plumes
La figure blême et tailladée

3 commentaires:

  1. Des fragments de poèmes enfoncés au maillet traduisent des moments de vie discontinus, des descriptions de lieux animés par leur propre finalité. Le héros peut s'échapper à motocyclette . Un ange bunuelien fait entrer une autre réalité. A la lecture de ce poème,des réminiscences de littérature sud américaine, ouvrages faits de terre, de malheurs inconnus,occultes,fatidiques, avec en parallèle des existences surnaturelles, me sont revenus en mémoire. J'ai une appétence pour ces expressions qui parlent des bagages que coltinent les nouveaux arrivants des mégapoles urbaines.Ils font partie du surréalisme,concret, palpable,vivant, racine probable du surréalisme artistique, prégnant l’atmosphère des bourgs et des villes. Cela ne m'étonne pas que le maitre de ce blog saisisse cela et s'essaie à restituer l'opacité, la lourdeur des éléments constitutifs de ces ambiances et le vif argent des impressions qui surgissent.

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  2. @patrick Verroust. Pour le sud, c'est plutôt bien vu. Au maillet aussi d'ailleurs.

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  3. Non, rien, je ne faisais que passer, pour le plaisir de le relire.

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