jeudi 15 décembre 2011

L'un à l'autre

La lèvre encore
Teintée de sang il
S’est affalé dans
L’osier du fauteuil
Doigts crochés
Sur les accoudoirs
En velours

La verrière ré-
Sonne des sifflements
Des canaris et des
Perruches
De plus loin les
Grognements
De l’enfant venaient
Mourir comme une
Ecume
Sur la moquette à
Chiures de mouches
Rouges

Dans ses yeux tour-
Noient des bulles de
Couleur de chaleur
Sèche et de frondaisons
Qui tremblent dans
La lumière

L’enfant ne cessait
De geindre au fond des
Ténèbres des couloirs
Ne cessait de
Fendre les murs
De lacérer le calme
L’immobilité paisible
Des papiers peints
Figurant des
Prairies de pâquerettes
Qui laissent un goût
Amer

3 commentaires:

  1. De nouveau un poème qui prend à la gorge, fait frissonner l'imaginaire ! Le drame suggéré par ellipse sanguinolente,qui s'est joué entre l'enfant et le vieux condor draculesque fige le sang . La chaleur, les lumières, les stridulations d'oiseaux peuvent exaspérer mettre les nerfs à bout,jusqu'à en perdre la raison.Cet homme aux doigts crochés de vieillard a franchi le pas, il a fait taire ce qui était à sa portée,avec ses dents.La survie au prix de l'horreur... Francesco Pittau s'inscrit, jusqu'à l'effroi, en peintre noir de la condition humaine où l'instinct de survie est le seul paradigme. Le texte est court,tendu ,ramassé, imagé, puissamment, évocateur, un poème,uppercut...Dans ces univers là, l'enfance est littérature , il n'y a que la rage qui peut se faire écriture.

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  2. Un infanticide qui passe comme une lettre à la poste! (Suffit d'avoir du style...)P.S. : La marque "De plus loin" est déposé.

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  3. @patrick Verroust. Peintre noir, comme vous y allez...@Depluloin. Merci. PS : Bon. J' vous dois combien ?

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