lundi 5 mai 2014

Comme une île

Il se roulait encore parfois
Dans la tiède clarté de l’enfance
Barbouillé du suc des herbes
Et la bouche pleine du parfum
Des fleurs foulées par les rixes
Rieuses et les échauffourées
Qui faisaient saigner le nez

De la grosseur d’un poing de bébé
Les pommes à chair rêche râpaient
La langue et le fond de la gorge
Tandis que le vent pareil à une respiration
Affolait un peu les cheveux
Et les joues

Fermer les yeux se balancer avec
Le battement du sang plonger dans la nuit
Bleue zébrée de rouge et de jaune
Écouter le monde s’ébattre tout autour
Et frapper le ciel de ses rames
Immaculées

Tout était à portée de sens tout était
À portée d’yeux et de voix
Comme un grand coffre aux trésors
Ouvert rien que pour lui
Une île infinie pour ses errances
Une étoile gagnée avant même d’avoir joué

2 commentaires:

  1. patrick verroust5 mai 2014 à 10:00

    Un nodule bienveillant qui nage dans les synapses, un bon génie, havre de paix , présent , cadeau jubilatoire, sans nostalgie. Il est là comme une source fraiche dans un endroit connu de lui seul...Le plaisir de se randouiller, de croquer une "pomme à chair rêche", "écouter le monde s'ébattre tout autour", le sentiment de s'offrir un moment hors temps est rendu avec des sonorités allègres.....Un poème sans tourment, "une île" dans les moments ciselés par Francesco....Agréable lecture!

    RépondreSupprimer
  2. Nouveau décor qui semble correspondre à votre imaginaire....Vous lire plus souvent serait agréable. Les blogs se meurent et c'est dommage!

    RépondreSupprimer