Il avait expiré au moment où l’aube se levait sur la mer
et jetait sur les bâtiments du port sa féérie d’or en feu
Les trolleybus frais et clinquants s’apprêtaient à ferrailler
sur les pavés rendus luisants par l’haleine de la nuit
Ce n’étaient plus que des rires et des pas sous les arcades
où les tables rondes étaient tirées pour le café du matin
Les vitrines aux rideaux de fer reflétaient les premiers visages
encore ébouriffés de sommeil mais hilares d’être là
Les bateaux sagement assis sur l’eau affirmaient leur blancheur
et l’éclat tonitruant de leurs voix enrouées
Très loin un nuage d’oiseaux fondait par à coups sur les vagues
dont l’éclat blessait les yeux d’un trait d’aiguille
L’odeur du dernier souffle ne s’estompait pas malgré les fenêtres
ouvertes et les fleurs flétries dans leur vase de porcelaine épaisse
Ne pas crier ne pas pleurer ne pas gémir vers ce ciel si beau
que les anges tendaient comme un grand drap de lin
Les paroles venaient en flots apaisants pleins d’ignorance
et les entendre tordait les racines du ventre
Comment mais comment supporter ce miracle de douleur ?
comment tenir du bout des doigts la petite bougie du souffle ?
Il fallait l’azur et l’oubli il fallait le soleil triomphal et l’amertume
il fallait que ce soit comme un coup de poing dans la gueule
Les voitures brillaient joyeusement sur le front de mer
klaxonnaient et rugissaient sans hargne en jouets gigantesques
Le long des quais ombragés par les palmiers le jour s’installait
à tâtons sans forcer sachant que le terrain lui était acquis
et jetait sur les bâtiments du port sa féérie d’or en feu
Les trolleybus frais et clinquants s’apprêtaient à ferrailler
sur les pavés rendus luisants par l’haleine de la nuit
Ce n’étaient plus que des rires et des pas sous les arcades
où les tables rondes étaient tirées pour le café du matin
Les vitrines aux rideaux de fer reflétaient les premiers visages
encore ébouriffés de sommeil mais hilares d’être là
Les bateaux sagement assis sur l’eau affirmaient leur blancheur
et l’éclat tonitruant de leurs voix enrouées
Très loin un nuage d’oiseaux fondait par à coups sur les vagues
dont l’éclat blessait les yeux d’un trait d’aiguille
L’odeur du dernier souffle ne s’estompait pas malgré les fenêtres
ouvertes et les fleurs flétries dans leur vase de porcelaine épaisse
Ne pas crier ne pas pleurer ne pas gémir vers ce ciel si beau
que les anges tendaient comme un grand drap de lin
Les paroles venaient en flots apaisants pleins d’ignorance
et les entendre tordait les racines du ventre
Comment mais comment supporter ce miracle de douleur ?
comment tenir du bout des doigts la petite bougie du souffle ?
Il fallait l’azur et l’oubli il fallait le soleil triomphal et l’amertume
il fallait que ce soit comme un coup de poing dans la gueule
Les voitures brillaient joyeusement sur le front de mer
klaxonnaient et rugissaient sans hargne en jouets gigantesques
Le long des quais ombragés par les palmiers le jour s’installait
à tâtons sans forcer sachant que le terrain lui était acquis
Ce récitatif traduit ,avec acuité, le sentiment d'osmose ressenti lors d'un décès, en particulier, entre le défunt et un très proche ainsi que l'imprégnation de tout ce qui entoure. Cette imprégnation est "le coup de poing dans la gueule" qui permet le travail de deuil, ce "petit miracle de douleur" qui prouve l'importance et la force du lien...Une forme d’ambiguïté est entretenue entre celui qui est décédé et le proche qui s'exprime. La mort ,c'est disparaître...
RépondreSupprimerTiens, récitatif, j'aime beaucoup ce mot. Il tombe à pic.
RépondreSupprimerThanks for posting this
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