jeudi 14 mai 2015

Instantané

Dans cette aube de tourterelles
vive et lumineuse comme
un souvenir d’enfance
les arbres ont un cœur d’ombres
les herbes ont un pied de nuit
et une fraîcheur de salade
monte dans l’air qui parfume
l’instant avec plus d’intensité
qu’un melon fendu

Les sillons des labours
sont tirés à quatre épingles
un chien se tient à la fenêtre
le regard perdu vers une forêt
lointaine une savane
inexplorée où épuiser son souffle
au cul d’une proie effarée
le mur zébré de lumière
semble se rengorger d’être là
ce n’est pas un dimanche
c’est juste la suspension
du temps le fleuve figé
et dans cette immense immobilité
on sent monter en soi
l’extrême jouissance de respirer.

2 commentaires:

  1. Rêverie poétique au souffle tranquille et puissant, le poète fait respirer l'odeur de la chaleur et met bien dans la sieste....

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