Debout au bord de la rivière
guettant les ombres fugaces
des carpes qui filent entre les herbes
longues comme des cheveux
épiant la brise qui brosse les arbres
il compte sur ses doigts les
mots qui lui viennent à la tête
dans un désordre enivrant
et chaque syllabe lui met
un sourire sur les lèvres
Il parle à son frère
il parle à son double
il parle à la bête douce
qui dort entre sa poitrine
et son ventre près du cœur
et qui lui fiche de temps à autre
des peurs soudaines et puériles
des terreurs d’oiseaux fous
et de chiens sous la lune
Les mains dans sa tignasse feu
la bouche ouverte aux insectes
il ferme les yeux pour jeter
au hasard les petits cailloux
de son chemin
Le temps s’écoule en sable
les nuages roulent sur le monde
la nuit détaille ses étoiles
la rivière a quitté son lit
et les animaux se lovent
aux pieds du jour endormi.
Très bien, comme d'habitude.
RépondreSupprimerMerci, m'sieur Boudou...
SupprimerUn jeté très maîtrisé de métaphores , d'allégories, d'images, produit un poème joyeux qui vient titiller les imaginaires mémoriels, les souvenirs enfouis de l'enfance avec un zeste d'étrangeté . Cette patte personnelle de Francisco Pittau qu'il sait si bien instiller...
RépondreSupprimerJe dois être en phase régressive... :)
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