samedi 4 juillet 2015

Nuit d'été dans l'hémisphère

Les yeux pleins de brumes
les poings serrés sur son ventre
elle avait hurlé avec la fin
du jour pour conjurer
le temps qui coulait sur ses jambes
et ses pieds
comme une eau sale

Elle habitait son propre cri
dans le bouillon des draps
morts étalés comme des peaux
de serpents après la mue
— l’horloge grattait le silence
la mer lointaine apportait
ses remous les voisins éveillés
par la chaleur marmonnaient
sur le balcon où le gecko
furtif et timide puisait sa vie
à même la pierre tiède

Le bijou de ses entrailles
dormait enfin trempé
comme une soupe le cou
cassé par la posture
bavotant des rêves
épais où la souris et le chat
se mêlent dans une étreinte
qui ne pourra que mal finir

Une nuit de mouches
dans la soupente bouche
ouverte sur la nuit et les étoiles.

2 commentaires:

  1. Mille excuses, Maître Pittau pour avoir pris Samuel pour une femme, une erreur qui fait mauvais genre.... qui aurait rendu Saül, pleureur....
    Décidément, vous êtes un sculpteur incisif des souffrances, humaines , de la désespérance mais aussi de la ténacité. Chez vous, les situations semblent sans issue, mais vos sujets luttent, instinct de survie et volonté mêlés. Le seul espoir réside dans cette lutte acharnée peinte au plus près des états des humbles et des exclus, proscrits miséreux. Vous avez les ciseaux précis. Ils sculptent métaphores, allégories , images comme en trois dimensions.Vous avez l'art de contracter le temps, de le faire télescoper... Le fruit de vos entailles sont des bijoux bruts, de ceux qu' on ramasse, polis par l'usure des eaux dans les lits des rivières...

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    1. Y a pas de mal, m'sieur Verroust... Heureux de vous lire. :)

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