vendredi 18 décembre 2015

Une saison définitive

Les chevaux pleurent dans les squares dévastés 
les murailles éclatent en myriades d’atomes
les cris crèvent sans fin dans les villes foudroyées
les maisons meurent avec des lenteurs de vieillards
les fenêtres pulvérisées ne renvoient plus la lumière
le soleil est sombre et les ombres sont incandescentes
les rats courent le long des chicots de béton
la poussière met une éternité à retomber
l’ivresse de la faim s’empare des yeux las
l’odeur des flammes vient pétiller sur la lèvre
les voix se traînent comme des poissons sur la berge
les chansons ne tranchent plus le ciel
les bruits tuent les bruits le silence ne repose plus
quelle heure est-il quelle nuit est-il ?


sur la table le compotier intact dort avec le ventre plein

2 commentaires:

  1. L'assemblage des mots décrivent la lenteur du désastre qui s'installe, prend ses aises...."la poussière met une éternité à retomber" ....La dernière saison normale fait place à une saison dernière. Noël amer sera en sale défaite....Ville anéantie, vile défaite de l'esprit....La poésie erre dans les ruines, elle agonise mais " le compotier intact dort avec le ventre plein" ....énergie aigre douce , mais petit sursaut tout de même....

    RépondreSupprimer