lundi 18 janvier 2016

La flambée

C’est la maison qui monte
au ciel 
ses tuiles pincées par le soleil
et l’azur 
— il pleut de l’ombre dans la lourdeur
de l’après-midi
quand l’armoire aux draps
ouvre la bouche
en libérant des parfums
de savon et d’olive

Plus rien ne bouge plus rien ne veille
les bruits de vaisselle
ne sont que souvenirs
et la paix autour de la table
une image fanée
et le goût de la soupe 
une sorte de fleur

Tu ne diras rien
du froissis des rideaux
ni des marmites culottées
ni de l’éclat discret du verre
ni de la tranquillité des couverts
dans le tiroir où vit une forêt

C’est la maison qui descend
dans les profondeurs du soir
poudrée de givre
de soupirs de braiements
et de longs silences
dans la stupéfaction du feu
qui égrène le temps.

3 commentaires:

  1. votre flambée me fait prendre la plume pour vous félicité. Superbe moment d'évocation à vous lire. Merci de votre qualité d'auteure. françoise quand j'écris

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  2. Un poème qui suggère un joli retour chez soi....Une flambée chaude avec, suffisamment, de braises pour réchauffer mieux qu'un feu de paille....Les allégories sont d'une délicate poésie.

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    1. Un retour, un départ... une lente attente. On ne sait pas trop en fait.

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