vendredi 29 avril 2016

Taches de soleil

Le goût intact et frais 
des framboises revient
et les bois alentour
se dressent dans la chambre
close sur l’aube hésitante
et les coups de clairon
du monde qui s’ébroue

Des frémissements des tremblements
des respirations énormes
soulèvent la peau
des rêves et des songes encore engourdis
dans leur mélasse

Les rideaux sont de marbre
la table est un gisant
les chaises sont mortes la nuit 
pareilles à des animaux sacrifiés
le canapé placide
attend qu’une vie nouvelle
lui soit insufflée

C’est une maison béante
un trou dans les entrailles
une niche dans l’estomac
peuplée d’oiseaux nocturnes
de souris d’insectes
innomés de brins d’herbe
et de poires croquées
dans l’éblouissement
d’un mercredi de vergers.

4 commentaires:

  1. Celui qui est capable de faire entrer, dans sa chambrée, ses souvenirs extatiques, de les rêver, celui là goûte et vit la poésie. Celui qui sait agencer les mots pour faire surgir, du néant mémoriel, ces émotions, celui là est un poète, un chaman discret ....

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  2. Celui qui nous amène dans sa vision du printemps revenu, celui-là nous offre son rêve ; celui qui nous rappelle que vie et mort se chevauchent, celui-là nous accompagne vers la sagesse ; le poète est celui-là qui donne à voir ce qui nous est invisible.
    Merci poète et merci Monsieur Verroust de nous donner le "la"...
    isa

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