Sur les braises les écorces d’orange chuintaient
et sifflaient avec le vent de l’hiver contre les vitres
Le ciel se fragmentait en flocons lestes et légers comme un souffle
on le voyait descendre son voile sur les maisons accroupies en crapaud
Les murs de briques nous serraient de tout près
dans un écrin plus étroit qu’une poignée de mains
Un serpent glissait sous la porte le froid aiguisé de ses canines
qu’il plantait dans nos mollets après les poules blotties dans la nuit
Le monde hululait sa colère et sa peur dans la cheminée
des sorcières et des lutins assaillaient le silence vacillant
«Mange mange tant que c’est chaud ne te brûle pas la bouche
jette les os dans la cendre et mâche lentement le temps nous attendra»
Il était si petit ce monde si menu dans le creux de la paume
si fragile qu’on hésitait à refermer les doigts sur sa coquille
On le contemplait sans bouger le cœur secoué par les terreurs
les ombres sous l’escalier les murmures et les chimères au plafond
Et malgré cela une paix étale coulait sur les murs tapissés de fleurs rouges
Superbe, merci !
RépondreSupprimerMerci à vous de me lire.
SupprimerCapable de dénicher de vieilles photos dans le grenier de la mémoire, F Pittau est, aussi, le peintre de l'enfance et des angoisses qui suintent...Pourtant dans les interstices,savamment,bricolées de ses poèmes l'espoir, toujours , glisse ses flammèches...Ici, le foyer offre une "paix étale"..
RépondreSupprimerLe grenier est bourré de vieilles choses. :)
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