mercredi 25 mai 2011

L'Orangeraie

Il avait mastiqué
Des jardins arraché
A l’aide de ses dents
Franches des pelures
D’orange
Et semé à ses pieds
Des pépins encore
Luisants
Comme enduits de graisse

Il attendait que
La nuit se pose
Et révèle enfin
Ce que les lumières
Dissimulaient dans les
Plis et leurs contrastes

Le corps arc-bouté
La bouche tendue
Sur une grimace
D’espoir et de résignation
Il patientait voyait
Le jour s’abaisser
Et mourir dans les branches
Du jardin d’agrumes
Et il sentait une bête
S’enrouler autour de
Ses hanches
Puis grimper pour
S’agripper de ses doigts
Minces
A la racine de sa gorge

10 commentaires:

  1. ouf ! c'est monté sans que je le sente venir

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  2. Abuser d'orange sanguinaire nuit à la santé .

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  3. @brigetoun. Ah ben, désolé de vous surprendre. :)@Sidonie. Orange sanguinaire ? Euuuuh...@Frederique. Plutôt, dirait-on.@Luc Vermot. Tant qu'il y aura des pommes... (c'est fait aussi)

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  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  5. sweet and sour, c'est Bloody Mary !(je répète sans fautes d'orthographe)

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  6. Patrick Verroust :L'orangeraie, un titre au parfum d 'éden mais pas pour tout le monde.L'homme, un homme des champs, assurément, vagabond probablement, était planté là dans l'orangerais, il s'était nourri d'oranges entières , peaux comprises. Un vieil instinct pousse à aimer les peaux d'orange, leur amertume , leur essence ont ce goût particulier qui se retrouve dans la fleur d'oranger, un peu toxique,lavant la bouche et les dents et coupe faim.La première strophe est empreinte d'une sauvagerie sourde celle d'un homme, tapi, qui attend et guette. La deuxième strophe arrive comme un soulagement. Une respiration calme s'installe, le moment attendu approche, l'homme jouit de « la nuit qui se pose » et révèle un autre monde caché dans les ombres, le monde de la nuit.La tension ressurgit dans une attente crispée, paysanne, « espoir et résignation .De l'éden surgit une petite bête qui monte ,qui monte « s'enroule autour de ses hanches » pour s'agripper de ses doigts minces à la racine de sa gorge. Ce n'est pas un désir animal qui arc boute l'homme, il est sur le qui vive, il laisse le « rut se tasser ». Il est à l'affut pour une chasse très particulière, celle d'une petite femme,une petite petite fiancée, la belette, ou la fouine, compagne indispensable des braconniers et des dératiseurs . Il fallait un sacré sang froid pour la laisser grimper, un bon réflexe pour l’attraper avant qu'elle morde la gorge ,cherchant une carotide. Quand on est sans gain,dresser ce petit carnivore sanguinaire , outre chasser rats et souris , permet d'espérer un lapin ou la poule du voisin. Les gosses des rupins recevaient une orange à Noël, les fils des journaliers ,une fouine à dresser. Ce poème est âpre de tension contenue, il est rude et mystérieux aux gens des villes. La poésie surgit du regard de l'homme.Dans le même temps où il « sentait la bête montait » « il voyait le jour s'abaissait et mourir dans les branches du jardin d'agrumes » . Ce regard naturaliste,poétique, laissé à l'homme de la terre témoigne d'une belle et sympathique empathie pour le héros de ce conte du temps, jadis ou des très profondes campagnes que Francisco Pittau fait vivre de son écriture caméra. Les images fortes montent crescendo jusqu'à la conclusion finale, bien amenée, camouflée, sans plus.

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  7. Et une bonne camomille perfide ???La sauvage est en fleurs actuellement ...

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  8. @kouki. Ouais sans faute, c'est mieux.@patrick Verroust. Là, mise en parallèle assez sidérante, je dois dire.@Vinosse. :D

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